Premier emploi

 Premier emploi

C’est ainsi que fin juin 1965, CAP en poche,  j’abordais le monde du travail à l’âge de 18 ans, avec  un permis de conduire passé juste avant la fin d’année scolaire. De retour à la maison, je ne soufflai pas longtemps, mes parents avaient trouvé une annonce d’emploi sur Glandvert, ils avaient déjà pris rendez-vous avec le chef d’entreprise. Quelques jours plus tard, je rencontrai celui qui fut mon premier patron, Odet Piton. Ma prise de travail fut décidée pour quelques jours plus tard, au 1er juillet. Comment loger sur Glandvert ? Il me fut conseillé de me rendre au foyer de jeunes travailleurs, et, coup de chance, une place était libre dans une chambre à 3 lits, quelques jours plus tard, le soir de mon embauche j’emménageai au foyer de jeunes travailleurs.
Je pris donc  mon premier emploi, dans l’entreprise Piton. à Glandvert, logeant au foyer de jeunes travailleurs, je faisais mes trajets entre le foyer et l’atelier à Mobylette, le WE, je reprenais mes habitudes.
Le patron, avec une certaine bonhomie me présenta mes collègues, l’atelier, les machines, et me mit au boulot sous la vigilance de Raymond Bourrin. Tout se passa bien au niveau travail.
Robert s'était acheté un Panhard, un an ou deux  plus tard il eut l’opportunité d’acheter une seconde Panhard moteur Tigre plus récente que l’autre qui se faisait vieillissante. Il me prêta la première pour mes trajets travail sur Glandvert. Un jour, je cassais le moteur en pleine ville, dans le haut de la rue Faidherbe. Au moment où il cassa, je profitai  de la vitesse restante pour me garer sur le trottoir qui, à cet endroit était très large, plus de 3 m, la voiture ne gênait personne. Je repris ma mobylette pour le reste de la semaine, et je me mis en quête d’un autre moteur dans une casse. Les moteurs de Panhard étaient courants à cette époque,  sur une voiture accidentée, moteur tournant j'achetai le moteur. Le soir même, je pris la route d’Aubertin pour aller chercher la 2 CV camionette de mon père et le samedi suivant je récupérai ce moteur. Les moteurs de Panhard étaient des moteurs flat-twin entièrement en aluminium qui ne pesait guère plus de 40 kilos, leur manipulation pouvait se faire seul. Je rejoignis l’endroit où la Panhard stationnait, sous les yeux du voisin qui m’observait depuis son  jardin, je  désaccouplai le moteur de la boîte de vitesse, je le plaçai dans la 2 CV  camionnette, ensuite l’autre moteur prit place sur la voiture, restait à l’accoupler à la boîte de vitesse et faire tous les raccordements, branchements, etc.
Le temps de faire la vidange, le moteur tournait impeccable, cela en moins de 4 heures sous les yeux ébahis du voisin. Je ramenai la  2 CV chez mes parents à Aubertin, suivi de mon copain Dédé dans sa 2 CV pour me ramener sur Glandvert. Le soir même, je posai ma mobylette sur le trottoir près du mur du jardin voisin, plaçai correctement l’antivol, puis je  partis avec la Panhard, pensant récupérer la mobylette le lendemain. Or, le lendemain, mon patron m’envoya en déplacement à Nemours pour plusieurs jours. A l’époque les vols n’étaient pas fréquents, je me dis que la mobylette munie de son anti-vol attendrait bien mon retour avec son antivol. Le jeudi ou vendredi suivant, de retour, je passai avec un copain pour récupérer cette mobylette. Arrivé sur les lieux : plus de mobylette.
Apercevant le voisin au fond de son jardin, je lui demandai s’il avait vu quelque chose, réponse négative… Pas de doute on me l’avait volée. Je me rendis au commissariat de police pour faire une déclaration de vol, le policier de service me reçut, et on commença de remplir ma plainte. Au bout d’un petit moment, le poulet s’arrête et me dit : « Venez voir avec moi ». Je le suis dans leur garage, que vois-je : ma mobylette.
Chic je me dis. Mais ce vieux chnoc de pandore n’était pas de cet avis, il voulait me chercher des crosses pour « abandon de mobylette sur la voie publique ». Pas du tout d’accord, je lui rétorquai qu’elle n’était pas abandonnée puisque elle avait un antivol, de plus elle n’était pas sur la voie publique, mais sur un trottoir d’au moins 3 mètres, et qu’il restait pour le moins deux mètres cinquante de passage, qu’elle n’était restée que 4 jours. Direct, j’accusai les policiers de me l’avoir volée et que j’allais porter plainte quand même, mais contre les policiers ! S’en suivi une envolée lyrique de la part du pandore, moi clamant que les policiers me l’avaient volée. Ce tintamarre  attira un inspecteur qui devait écouter depuis son bureau. Il intervint, franchement agacé il dit au pandore :
-Files lui sa mobylette et qu’il dégage, on a autre chose à foutre….
Le pandore s’exécuta en bougonnant, moi faux cul au possible :
-Merci Monsieur, c’est sympa de rencontrer des gens qui comprennent.
-Dégage avant que je change d’avis !
Après avoir utilisé la Panhard plus que vieillissante de Robert, j’achetai un petit coupé BMW 700, un petit véhicule sympa, à moteur flat-win, qui roulait tranquillement à 120 km/h sur route. Malheureusement, à deux reprises je coupai des soupapes, entraînant pour la deuxième casse, un changement des chemises. Je me fis remorquer à la concession Renault de Glandvert, où je commandai une 4L, les toutes dernières venant d'être équipées d'une boîte 4 rapports, cette voiture devenait bien plus agréable à conduire que les précédentes. Elle m'accompagna près de 4 ans, puis je la refilai à mon beau-père qui l'utilisa encore pas mal d'années pour aller voir les bêtes dans les champs.

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