Chapitre- 11 : Retour à Crucivillage et la retraite

 Retour à Crucivillage

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Du fait de mon retour au Vert Pays des Eaux Vives, on décida de louer la maison de Villefranche Saint Phalus. Après avoir essuyé deux échecs avec des locataires, on décida de vendre cette maison, on profita d'une certaine plus value dont 20% nous fut imposés pour l'avoir occupée que 8 ans sur les 10 prévus par le fisc.
De retour à Crucivillage, je commençai à m'occuper de la remise en état d'un certain nombre de choses abandonnées pendant notre séjour dans l'Yonne, comme le jardin, les plantations qui avaient poussé, les arbres, etc
yparris avaient pris une ampleur qu'il fallait stopper d'urgence, les peintures des façades étaient zébrées de salissures amenées par la pollution, installer des stores, construire une véranda, un garage indépendant, etc, etc.

Puis survint un incident de taille dans la commune  : la démission de plusieurs membres du conseil municipal, laissant la commune en proie à des tracts tous azimuts, accusant la maire de tous les maux envers le personnel. Personnellement je pensais que ça ne devait pas rester ainsi, qu'il fallait intervenir. Dans ces moments, un de mes anciens collègues de Vazy, habitant la commune vint me voir, me sollicitant pour compléter la liste en remplacement des démissionnaires. Pourquoi pas ?  En réalité je ne savais pas où je mettais les pieds.
A 5 candidats, nous postulèrent au complément de la liste communale et fument tous élus.
Très rapidement je m'investis dans ce que je savais faire. Il m'apparut que la mairesse n'était que l'exécutante de son mari, communiste, que j'avais connu comme manutentionnaire chez un marchand de matériaux de Glandvert, connu pour sa flemme et son esprit fumiste. Très rapidement je compris qu'il tirait les ficelles, qu'il était le maire-deux, plus maire que le maire-un (la mairesse) et qu'il n'était pas pour rien dans les précédentes démissions.
La mairesse, que j'appellerai Pattemouille, n'était qu'une exécutante, sans véritable intelligence, mais qui tenait à faire valoir sa position de maire, un petit-chef! Rapidement je m'aperçus, que les décisions prises au tour de la table du conseil n'étaient suivies d'effet que si elle partageait l'avis, ainsi que le maire-deux dont l'avis sur l'oreiller pouvait transposer l'avis de son épouse en veto. Dans ce cas contraire, voté ou pas, le lendemain, la décision inverse était appliquée, dame mairesse avait décidé, ou plutôt le maire-deux.
De la précédente démission en groupe nous avions hérité d'un arrêt maladie de l'employé municipal, plus personne pour faire les travaux. Ainsi on me vit sur le tracteur, avec le broyeur, avec l'épareuse, avec la saleuse en hiver, etc, etc. Mais toujours sous la surveillance discrète  du maire-deux. Le recrutement d'un autre employé s'avérait impossible tant que le cas de ce malade permanent n'était pas réglé. S'en suivi un  procès au tribunal administratif, une condamnation de la commune, et le recrutement d'un employé, paysagiste de métier, 30 ans, mais membre du consiel municipal. Il démissionna afin que nous puissions l'embaucher. Tout se mit en place, et cet homme remplit à lui seul tous les travaux de la commune, encore pour cela a-t-il fallu lui donner les moyens de mener à bien sa tâche, en l'équipant de matériel efficace, et fiable.  La commune avait été laissée par l'équipe précédente en situation financière saine, très peu endettée. Cela nous permit d'investir sérieusement, dans du matériel toujours opérationnel aujourd'hui, soit 20 ans plus tard.
A mon arrivée, la commune était équipée de trois engins, un tracteur Massey Ferguson 60 CV plus de freins, embrayage tout mou, un tracteur 4 roues motrices Fiat de 80 CV, embrayage hydraulique qui patinait  dès que l'huile était chaude, et un tractopelle Massey Ferguson, à l'hydraulique foireuse, et du jeu dans tous les axes et dans toutes les transmission, engin remisé chez au agriculteur faite de place, soit disant indémarrable selon un agriculteur du conseil...
Lorsque je me rendis sur place avec mon booster et une bombe de Start-pilote, deux secondes et l'engin tournait. Relever les chandelles et les godets étaient une autre affaire, il m'a fallu remettre pas moins de 20litre d'huile hydraulique, puis je pus ramener cet engin dans les locaux de la commune, objectif, le vendre, le conseil était d'accord, la mairesse également,(le maire-deux certainement).
Puis je cassai la prise de force du Massey en broyant les talus du bord de Loire, ce tracteur ne pouvait donc servir que à tirer. Vus son âge, ses heures de travail, il faut aussi décidé de s'en débarrasser ainsi que sa remorque basculante. L'agriculteur du conseil devait s'en charger, il passa 6 mois avant que je me fâche, et dise, "hé bien moi je vais le vendre," je vis avec la secrétaire pour passer des annonces, et, en 15 jours, le tractopelle, le Massey et sa remorque étaient vendus et nous passâmes commande d'un camion benne 3.5t Fiat avec un emprunt et des dotations de l'état DGE et DGF. Premier problème réglé, à 90% par ma pomme, certains murmuraient déjà que j'étais plus maire que le maire. Mais comme je répondais, "quand on est élu, ce n'est pas pour inaugurer les chrysanthèmes, participez, faites quelque chose, on vous a élu pour ça..."
Vint le tour du Fiat dont l'embrayage se mettait en rideau au bout de 2 à 3 heures. Il fallait le changer. On se mit en chasse d'un tracteur neuf, 4 roues motrices, 100 CV pour pouvoir mener en bonne condition sa prise de force arrière, plus une avant si nécessaire. On opta pour un Deutz qui nous fut rapidement livré, fiancé par un emprunt et deux dotation de l'état DGE et DGF.
Ainsi nous étions équipés, notre nouvel employé entretient son matériel, 20 ans plus tard, avec bien sur des frais d’entretien, tout ce matériel fonctionne, le camion a peu de kms, quant au tracteur il est suivi.
Dans la même période, la maison voisine de l'école se vendit, ainsi que des terrains situés juste devant. Le bâtiment de la mairie était le même que celui de l'école. Chaque matin, et chaque soir le bus du regroupement pédagogique avec la commune voisine faisait des manœuvre en travers de la route départementale, déchargeait les enfants qui traversaient cette route avec tous les risques qu'on imagine aisément.
Pour c'était une opportunité, acheter les terrains, pour faire un parking avec une aire de retournement pour les bus, tout en supprimant les traversées de la voie publique par les enfants. Ce fut admis à l'unanimité, on demanda à Pattemouille de faire valoir le droit de préemption de la mairie. Ainsi fut fait, il nous fallut nous mettre en quête d'un autre emprunt, un des conseillers qui avait de la famille à la Caisse d’épargne prit le dossier financement en main.  Le maire-deux étant dépassé pas le problème financier, et par ailleurs malade, la mairesse Pattemouille ne s'opposa pas au projet.
Nous nous sommes mis en rapport avec le percepteur de Châtré sur Loire, afin qu'il nous conseille dans les différentes options de financement. puis le mari de la mairesse décéda, et les vetos se firent plus rares. Les terrains achetés, il fallait mettre en œuvre ce parking. Quelle en fut pas ma surprise de voir Pattemoulle nous sortir un projet de rectangle bitume à un prix démentiel. Direct j'annonçai que "ça ne tenait pas debout, et qu'il fallait chiffrer ça sérieusement, et que je me proposai de faire mieux pour le même prix. Mis à part Pattemouille, tout le conseil e soutint, je fus donc investis dans cette mission.
En quelques jours, j'avais établi un plan de circulation, qui modérait les terrassement et les bitumages. Je le fis chiffre par trois entreprises, et entrai dans le budget alloué. Le projet et plans avancé en réunion de conseil, il n'y eut aucune opposition, il fut voté, et Pattemouille me confia le suivi des travaux. J'étais libre, à 300m du chantier, c'était fin mai, objectif : ouverture pour la rentrée scolaire, c'est à dire fin aout, avec un démarrage début juillet 2006 en raison de l'école et des fréquentations actives des parents d'élèves. Tous se planifia en juin, et juillet ce fut terrassé, bordures de trottoir, l'enrobé à chaud fut effectué  fin aout, et  c'est même moi, qui ai effectué seul,  tous les traçages peinture des bandes blanches des circulations et stationnements, des passages piétons, et des places handicapés, juste quelques jours avant la rentrée scolaire.
Pendant toute cette période, Pattemouille était régulièrement à la maison pour solliciter des conseils de Christiane ou de moi-même, pour n'en faire qu'à ça tête, elle n'avait plus son maire-deux pour la conseiller... Malheureusement, s'il la conseillait, il lui évitait bien souvent de faire des âneries. Livrée à elle-même, ce fut le début du n'importe quoi et des conflits avec moi enter autres, tous les béni oui-oui du conseil sans réaction. De ce climat il en résultat que Pattemouille faisait exactement l'inverse es ce que je pouvais lui dire. Par exemple je découvris qu'un terrain communal avait été abandonné depuis 25 ans sous forme de prêt à usage à un agriculteur. Or dans ce cas de figure, l'agriculteur devient propriétaire à 30 ans. Ce terrain, en bord de route, alimenté EDF et eau en bordure, s'avérait constructible, pour deux lots, une source de financement pour la commune. L'affaire fut écartée par Pattemouille, et aujourd'hui l'agriculteur est devenu pleinement propriétaire de ce terrain, la tension avec Pattemouille a commencé à monter.
Mettant le nez dans les comptes, sachant que les adjoints
ne possédaient aucune délégation de la part du maire, qu'il lui fallait parfois qu'elle rentrer de vacances pour une signature, cherchant dans les textes, je découvris que les indemnités des adjoints étaient versées illégalement, quez les indemnités étaient liées à la délégation et non pas à la qualité d'adjoint. Nous étions en présence de détournement de fonds publics que je chiffrai à 20000 euros versés indument à des adjoints fictivement délégués.
Les élections municipales de 2007 furent repoussées à 2008 en raison des présidentielles. Quelques départs du conseil  furent remplacées sans souci, et nos fûmes réélus en 2008. J'avais décidé de postuler pour un poste d'adjoint "délégué", ce qui fut voté. Je devais donc avoir d'une part accès à la mairie (avoir les clés) et la signature en cas d'absence du maire, en échange de quoi je touchais une indemnité qui ne payait même pas mon essence, mais, là n'était pas  le problème. Le vrai problème dans cette commune était le respect de la LOI,  la  LOI. Un non respect des textes par la mairesse, un comportement que la secrétaire dénonçait pour le vivre au quotidien.
Par exemple, le registre des délibérations disparaissait parfois plusieurs jours de la mairie, le registre du personnel restait au domicile de la mairesse... Il y avait trois secrétariats de mairie : un à la mairie, un autre dans la voiture de la mairesse, et un troisième à son domicile... Tout devait passer par ses mains, par exemple, un jour, alors que je maçonnais un parterre de fleurs dans la cour de l'école, la secrétaire de mairie m'appelle " Monsieur Rabolliot, pouvez-vous venir, j'ai besoin de votre signature". Je me lave les mains, et j'arrive en mairie. Il s'agissait de signatures de certificats de décès, il fallait des authentiques, donc tous à signer, il y en avait 48 ! J'y vais de 48 signature. A peine avais-je fini que Pattemouille arrive, voit la secrétaire remettre les certificats au veuf, elle lui reprend, regarde, lit, retourne sous toutes les coutures, puis déchire le total en 4, disant à la secrétaire "Vous m'en retirez que ce soit moi qui les signe" On s'est regardé avec la secrétaire, et je suis reparti à ma maçonnerie. Ce jour là, j'avais décidé de tenir la mairesse à l’œil et de ne pas la louper, et je me suis bien chargé de lui faire regretter, prendre les gens pour des cons a une limite, elle l'avait franchie.
Autre point qui m'apporta de l'eau à mon moulin : la secrétaire de mairie n'était pas autorisée à recevoir un recommandé, le facteur devant les remettre au maire en personne. Très souvent ces courriers recommandés restaient à son domicile, mettant la secrétaire dans l'embarras en cas de réclamations, ignorant parfois tout d'un soucis administratif, etc, etc. Nous verrons que ce dernier point fut le début d'une bagarre qui monta très haut administrativement, c'est à dire jusqu'au président de la république.

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