Chapitre - 7 : Tradibois

 Tradibois

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 Les débuts de Tradibois furent difficiles, depuis mon retour de Corse, je relançais régulièrement mes débiteurs du passé, c’était illégal, du fait du dépôt de bilan non clos, cette démarche relevait du détournement d’actif. Vu que suite à ma plainte à l’Elysée, Me Bandit, le syndic pourri avait été scotché par la justice, certainement qu’il éviterait de venir m’agacer, il fallait déjà qu’il règle ses propres problèmes. Grattant les fonds de tiroir, j’ai récupéré quelques factures restées en suspens, que Bandit avait certainement écartées pour les réclamer ultérieurement et les détourner, manœuvre qui avait déjà fait l'objet de sa condamnation, certainement qu’il n’y reviendrait pas, je sautai le pas et deux ans après leur facturation je décidai de les recouvrir. Pour l’une d’elle, importante, un pavillon complet,  un client pourri qui faisait du chantage à la facturation, sachant très bien que je n’avais pas le droit de facturer des travaux antérieur à l’inscription au registre du commerce de Tradibois,
il exigeait une facture en bonne et due forme.  Parlant de ce souci avec Raymond à qui je disais beaucoup de chose, il me répondit avec son sourire habituel  « J’ai peut-être une solution, je t’en reparle demain »  Il ne m’en dit pas plus, et revint le lendemain pour me dire,
-J’ai vu Pierrot, il est d’accord pour facturer à ta place les travaux de ce chantier
- ????
-Oui, je suis allé le voir, je lui ai expliqué ton souci, il marche dans le coup, il garde la TVA qu'il devra  reverser. Plutôt content de cette tournure, je me rendis chez Pierrot pour ficeler la facturation, Pierrot me dit, « Et si ce salaud ne paie pas, il va avoir ma visite », Vu la taille de Pierrot, 1.95m et pas moins de 120 kgs, je ne pense pas que le petit escroc rital aurait pesé bien lourd.
C’est ainsi que je perçus rapidement en liquide, le hors taxes d’un chantier complet, de quoi démarrer la nouvelle activité, le meuble.
Pierrot, Raymond, si vous m'entendez de là haut, un grand merci à vous deux.
En attendant le démarrage de l’atelier et l’installation des machines que je faisais petit à petit,  je continuai de chercher un emploi.
Depuis mon retour à Sainte Balise de Castrel, tout en travaillant sur Glandvert, je commençai par remettre en ordre de marche les machines, demander un branchement téléphone, avec deux lignes, tout en me mettant en rapport avec d’anciens contacts, pour faire connaître la réouverture de mon atelier. Je trouvai quelques chantiers, en repris d’anciens, petit à petit, je prenais des commandes de meubles. Il me fallut trouver des fournisseurs pour les vernis et produits de finition.  De son côté Mélusine avait effectué des démarches bancaires, avec beaucoup de promesse des banquiers, après un dépôt de bilan, la majorité des portes sont fermées. Côté fournisseurs de matériaux j’avais besoin de peu de choses sinon des panneaux, les principaux achats furent des bois, du chêne, la matière première que j’allais le plus consommer pendant plus de 11 années. Je n’eus pas beaucoup de difficultés à effectuer mes achats, il fallait payer au cul du camion. C’était ainsi, je le savais avant de démarrer cette nouvelle activité. Rapidement je trouvai à acheter un vieux J7 diésel que je conservai deux ou trois ans, pendant lesquels il assura mes livraisons de meubles et certains approvisionnements, généralement je me faisais livrer, cela représentait un énorme gain de temps. Puis j'en rachetai un second,s récent, que je gardai jusqu'à la fin de l'activité de Tradibois.
Je photographiais les meubles au fur et à mesure de leur fabrication, créant ainsi mon catalogue. Je lançais régulièrement des campagnes de publicité dans le journal d’annonce local, le Carillon. Après chaque parution, j’avais de la visite et remplissais mon carnet de commande. Dans les encarts publicitaires, je précisais « ouverture samedi et dimanche, fermeture les mercredi ».  Ce choix qui sacrifiait nos WE, nous amenait la majeure partie de la clientèle, justement le WE, j'avais décidé de me placer à la portée des acheteurs potentiels qui disposait de peu de temps en dehors de leur travail, le principe s'avéra efficace. Ils arrivaient le WE, parfois curieux au début, lorsque je voyais revenir les mêmes personnes, je savais qu’une affaire s’enclenchait. Mes principaux arguments étaient, du bois massif, teinte au choix, chaises que je commandais en blanc à Rancy en S&L,  dans les Landes pour certains modèles, où encore à Liffol le Grand dans les Vosges, avec ces trois fabricants j’étais à même de proposer des chaises de qualité, de fabrications artisanales, assorties à la teinte du client, à la teinte de leurs meubles existants. Lorsque c’était nécessaire, je me déplaçais chez le client, pour relever leurs teintes en rapport à mon nuancier. Lorsque j’en arrivais à ce stade, l’affaire était engagée, généralement je ramenais la commande et un acompte de 25%. Au bout d’un an, la trésorerie commençait à être plus aisée, comme par hasard, les banques devinrent moins réticentes. Je rencontrai une association d’Augustodunum, les "Artisans Réunis", un groupement qui faisait la promotion des artisans. Par ce biais, j’obtins quelques commandes, sans plus, j’abandonnai cette option pour chercher ailleurs, autrement. Dans cette période, je tombai par hasard sur une annonce passée par une entreprise de l’Orne, une entreprise en redressement judiciaire, elle cherchait un partenaire pour une importante série de présentoirs à fromage en hêtre, avec garantie de paiement par un syndic qui cosignerait la commande. Aller travailler pour une société en redressement judiciaire était osé. Aucun syndic ne pouvait être aussi malhonnête que celui à qui j’avais eu à faire, je décidai de contacter cette entreprise, qui me dirigea vers son syndic. Venir au secours d’une entreprise en redressement judiciaire, n'était pas courant. Le contact avec ce syndic de l'Orne fut très instructif,  sans autre forme de procès, je lui fis part de ma méfiance envers les syndics. Celui-ci sentant bien cette méfiance, voulut  savoir pourquoi, d'emblée je lui racontai mon aventure passée avec Me Bandit à Glandvert. Pas très surpris, il me dit savoir que sa profession comptait malheureusement bon nombre de pourris, c’était comme partout, sa profession comptait beaucoup trop d’individus de ce genre. En outre connaissant ma situation tendue, il s’engagea à me verser 25% avant démarrage, et actualiser à chaque livraison, une formule qui me mettait pratiquement à l’abri de tout incident, tout en finançant les approvisionnements. J'imagine que de son côté il avait pris tous les renseignements possibles sur moi, c'était bien la première fois qu'on ne me reprochait pas mon passé d’entreprise ...
Nous signâmes le marché, contre signé par ce syndic et avalisé par le juge commissaire du client, comme convenu je reçus rapidement un chèque  de 25% du montant total, et démarrai les approvisionnements, en échange, bien évidemment il me fallait impérativement tenir les délais. J’avais acheté du hêtre dans une scierie qui possédait un stock important de hêtre. Le patron qui avait connu mon père ne fit aucune réserve pour m’avancer la première livraison. C’était du hêtre sec de plusieurs années, donc à utiliser rapidement sinon il allait se tacher et devenir inutilisable dans le meuble, le patron de la scierie le savait très bien, cet aspect des choses avait du contribuer à sa petite aide, et aussi à un tarif intéressant pour moi. Je me faisais livrer par camion benne de 10 tonnes, 10 tonnes qui tombaient, bennés dans la cour, les billes cerclées restaient compactes, intactes, ils savaient faire. Je dus me résoudre à appeler en renfort deux de mes anciens ouvriers, qui passèrent leurs WE à mes côtés, les machines tournaient de 5 heures du matin à 10 heures du soir et 7 jours sur 7, Mélusine pris sa part à l’atelier pour les finitions. Ainsi, les présentoirs à fromage  furent livrés, 3 camions de 5 tonnes partirent pour l’Orne, dans les délais, les chèques arrivaient sitôt après chaque livraison, le syndic du Calvados avait tenu parole, moi aussi, il me fit même un courrier de remerciement pour ma collaboration qui avait permis la relance d'une entreprise en difficulté. Quel dommage que je n’aie pas eu un homme de cette qualité comme syndic au lieu du pourri chiraquien. Fort de ces rentrées d’argent, Mélusine  mit les comptes à jour, paya des charges, des factures, en quelques jours il ne restait en banque qu’un modeste crédit obtenu sur cette affaire, c’était normal, je vérifiai la marge, elle correspondait à celle que j’avais prévue, tirée au plus bas pour avoir ce marché, je ne m’étais pas trompé dans mes chiffrages de départ. Je n’avais pas perdu la main, ni le savoir faire, il fallait une affaire de cette ampleur pour pouvoir en tirer une statistique tarifaire fiable.

La brouille
avec Robert, ou plutôt avec son épouse.
Un des WE suivants, j’allai chez mes parents avec Mélusine  et Nic. Mon père, de retour de son opération de l’estomac était alité. A un moment il m’appelle, et me dit :
« Je vais te dire quelque chose, ta belle sœur (la femme de Robert), raconte que sur ton compte bancaire, l’argent n’est pas sitôt rentré qu’il est déjà dépensé. Ce n’est pas mon affaire, mais il faut que tu saches ce qu’il se raconte et que moi aussi, ça m'inquiète » J’entre dans une violente colère donnant des noms d’oiseaux à la belle-sœur et à sa cousine qui travaillait dans cette banque, la fuite ne pouvait venir que d’elle, j'explique la situation à mon père, les tenants et les aboutissants, celui-ci comprit très bien, tout comme il comprit ma colère. Je veux bien ne pas avoir sauté la cousine de la belle soeur, mais ce n’était pas une raison pour divulguer des comptes sensés être protégés par le secret professionnel. En effet, cette fille, loin de penser que sa cousine irait répéter ce qu'elle lui confiait, avait évoqué les mouvements rapides et importants survenus sur on compte en banque. Ma belle sœur, plutôt qu'affronter mes parents, s'est empressée d'aller raconter sa version à ma tante Julienne, la sœur de ma mère. Or dès le départ de Françoise, Julienne choquée par ce qu'elle venait d'apprendre, fonça de suite informer mes parents de ce qu'elle venait d'apprendre. Une salissure gratuite de la part des deux cousines, très certainement que mon ancienne avait commenté ma tenue de compte sans penser une seconde que sa pipelette de cousine en ferait ses choux gras. Après avoir fourni des explications pour tranquilliser  mon père, celui-ci sachant très bien qu’il ne faut pas confondre chiffre d’affaire et bénéfices, comprit très bien que cet aspect des choses  dépassait ma  belle-soeur,  j’ai rajouté : « Robert ferait mieux de pendre sa femme en haut d’un peuplier pour faire peur aux corbeaux, ça éviterait bien des histoires ». Cerise sur le gâteau, mon père qui n’était jamais en reste, transmit ce conseil à Robert lors de sa visite suivante, ce qui lança la zizanie familiale. De mon côté, j'avais signalé ce manquement à la discrétion  par lettre recommandée au directeur de cette banque, lequel s’en excusa, me dit ne plus pouvoir prendre des sanctions, cette fille ayant quitté son établissement entre temps. De ce jour, je pris des distances  avec Robert et son épouse, une décision que tout le monde peut comprendre, un mal gratuit, fait gratuitement.

Début de la gabegie de Mélusine et départ en vrille de Nic.
Nous gagnions de l’argent certes, est-il monté à la tête de Mélusine ?  Toujours est-il qu’elle avait le carnet de chèque facile. Un jour elle me dit, « on pourrait aller à la neige, en hiver, c'est une période où il faut chauffer l’atelier, et où on voit peu de clients » et puis plusieurs jours plus tard, elle m’annonçait avoir réservé à Morbier, puis ensuite, sans m'avoir consulté, avoir décidé d’emmener avec nous un copain de Nic, Ph Labranche afin que Nic. ne soit pas seul. Une décision que Mélusine reproduisit un certain nombre de fois. Je faisais confiance à Mélusine, je ne suivais pas les comptes, mal m’en a pris, car les semaines à la neige se multiplièrent. Une autre fois, Mélusine décida que Nic. devait faire de l’équitation, j’acceptai, pourquoi pas. Je ne savais pas où je mettais les pieds. Vinrent ensuite les stages d’équitation, onéreux, puis l’achat d’une jument, pas de souci disait Mélusine, on peut… Nic. grandit, il commença les concours, il avait la gagne, il était doué, or La Fouine sa jument, n’était pas au top, toutes ses victoires, il les obtenait avec une jument excellente, difficile à monter, Mée. Entre Nic. et Mée, le courant passait bien, peu de gens pouvaient monter cette jument moitié pur-sang. Si le cavalier ne lui plaisait pas ou faisait une mauvaise manœuvre, elle partait en coups de cul pour le vider, la coquine savait faire… Nic. réussissait bien avec cette jument, « il faut l’acheter dit un jour Mélusine, HdB veut la vendre car elle supporte peu de cavaliers, dans un club ça pose quand même problème ».
J’étais quasiment mis devant le fait accompli. Ainsi fut fait,  25000 francs puisés  dans la trésorerie, en 1984, ça faisait un trou, mais Mélusine me rassura, selon elle, "on avait de quoi faire", un petit passage avec fée Lation pour lever mon dernier doute alors qu'elle me cachait déjà que des factures avaient été mises en suspens pour cet achat, elle ne s’en vantait pas, me cachait les relances. Bien évidemment il fallait transporter cette jument sur les concours, au début le camion de club s’en chargeait. Ce procédé ne laissait pas Nic autonome, il nous fallait un camion pour le devenir. Pas question d’acheter un camion à chevaux, qu’à cela ne tienne, je rehaussai mon camion à livraison de meubles, je l’équipai d’un pont à l’AR du véhicule et d’une barre d’appui amovible, des tapis caoutchouc obtenu chez Kléber Colombes pour empêcher la glisse des sabots ferrés, et tout était OK. On pouvait transporter nous même cette jument, ce camion ne me servait pas le WE pour les meubles, tout allait bien sauf qu’au retour de concours, le nettoyage du camion était souvent pour ma pomme…
Pendant que je bossais à l'atelier, Mélusine prenait parfois le volant du camion pour les concours, j’assurais seulement les grands déplacements (et l’entretien du camion bien sur). Puis vinrent les entraînements, ils coûtaient cher, des stages à Cluny chez Th. Pommel, dans les Landes au haras de Dax, ou alors lorsque la jument eut des problèmes de dos, l’emmener au vétérinaire du cadre noir à Saumur, comme si les autres vétérinaires n’étaient pas compétents, etc, etc. Nic. décidait tout, Mélusine faisait et obtenait ce qu’il désirait, Mélusine usait, abusait de la fée Lation et des mensonges pour endormir ma méfiance et arriver à ses fins, que n’aurais-je fait pour la paix dans le ménage …
A 16 ans, l’année du bac, bien noté, aucune ombre au tableau, Nic.  décida de cesser l’école un mois avant le bac, motif, le BAC ne servait à rien. Il avait fait une nouvelle découverte, aller manifester avec les jeunes agriculteurs dans les rues de Glandvert, il ne faisait plus rien, les manifs cessèrent, mais avec quelques rigolos, il continua. On le vit ainsi, banderoles en main, passer la journée sur le trottoir en face de la préfecture, sous bonne surveillance de la police, la rigolade dura une bonne semaine. Un soir, en présence de Mélusine, de Coucou, et M-T son épouse, voulant faire comprendre à Nic que ses agissements ne tenaient pas debout, il n’hésita pas à me bomber la figure avec une bombe à poivre. Il s’en suit bien évidemment une tornade dans la maison, où je ne fus pas spécialement soutenu par Mélusine…
Puis il décida de faire un stage de maréchal ferrant, qu’on lui paya, ce fut comme d’habitude, éphémère, puis ce fut un stage de monitorat, dans lequel il utilisait la voiture de sa mère, qui elle, officiellement conduisait celle de son julot : Coucou. Devant toutes ces salades, je pris du recul, plus tard, j’appris que Nic. avait cultivé des plantes interdites, Mélusine l’apprit par les factures d’EDF colossales et impayées … Dans cette affaire, la seule chose positive fut que je m’étais dégagé financièrement de ses agissement, à Mélusine et son julot de payer, Nic. ne s’en priva pas du tout. Coucou avait voulu Mélusine dans son lit, il put à son tour apprécier la fée Lation, loin de se douter que Carabosse se cachait en elle.
Apparurent fatalement des difficultés financières, Mélusine de plus en plus absente me rassurait à coups de mensonges, des mensonges qu se sont révélés bien plus tard, Mélusine était une belle garce, une manœuvrière de première, comme elle le fut du tout premier jour de notre rencontre. Je rentrais suffisamment d’argent pour payer les factures à la traîne, sauf que le mois suivant, je voyais arriver les relevés des mêmes factures, en réalité non payées. A mes questions, Mélusine avait toujours réponse toujours une explication pour ses absences devenues de plus en plus fréquentes et longues. Généralement elle allait travailler sur Moulins, couchant chez sa collègue, vraisemblablement avec son julot. Un avantage pour moi, les coups de pieds ferrés n’étaient plus pour moi mais pour lui. J’avoue que cette situation m’agaçait pas mal, les tensions ont commencé à monter, nous avions monté une entreprise à deux, en plus de l’atelier je me retrouvais seul à faire tout l’administratif, ça devenait intenable.

Les automobiles et Mélusine.
Mélusine avait le pied particulièrement lourd, cela nous occasionna quelques déboires, entre accidents et contraventions évitées ou court-circuitées à  une époque où c'était possible, la liste est longue.
Lorsque nous sommes revenus de Corse, elle commença la série par se faire écraser la 4L par un camion, qui est passé littéralement en travers du capot, à 200m de la maison, en allant chercher Nic à l'école, la route enclavée entre deux routes, il était nécessaire de s'avancer prudemment, mais non, rien n'arrête Mélusine, elle déboucha sans plus regarder. Raconté par des témoins, elle s'est éjectée de la voiture, et d'un pas limite du galop, tel un automate elle est arrivée à l'atelier pour m'annoncer la casse. C'est certain, ça avait du la surprendre... Entièrement en tort.
Une autre fois, avec une 505 neuve qui avait très peu de kilomètre, il neigeait les routes étaient recouvertes, elle partit chercher du pain, elle sortit de la cour sans regarder, arrivait plein pot un voisin avec une Golf qui la prit en plein montant des portières, véhicule HS. Encore entièrement en tort.
Je rachetai une 505 STI, le genre de véhicule qui se remuait sérieusement. 
A une époque, Mélusine faisait le secrétariat pour d'un chantier à destination militaire, à Chateau-Mitran, l'AIAT (Atelier d'Impression de l'Armée de Terre), une mission un peu particulière que lui avait confiée Manpower, bizarre quand on sait que Chateau-Mitran est une ville socialo-communiste,  qu'à l'époque de la guerre froide, les militaires regardaient à deux fois avant d'implanter un établissement de cet ordre en fief "pro Moscou". Bref un coup tordu de Mitran  ou plutôt d'Ernu le ministre des armées qui émargeait au KGB, tout aussi  tordu que la construction quelques kilomètres plus loin, d'un "Institut islamique" qui aujourd'hui prône l'intégrisme en toute tranquillité. A savoir  que les deux filles par qui le scandale des voiles islamique à l'école, est arrivé avec les deux filles de cet "établissement dit "coranique" au lycée de Glandvert, et c'est de là que sont partis tous les problèmes de cet ordre en France.
Mélusine partit un matin pour Château Mitran, tard comme à ses habitudes, elle avait une réunion importante sur ce chantier, avec des barrettes et des étoiles sur les képis... Qu'à cela ne tienne, dans de tels cas, Mélusine rattrape sur la route  le temps perdu. Par contre les gendarmes étaient en place et à la bonne heure. Chronométrée à plus de 170 km/h pour 90 ! Rien que ça. L'interpellation fut chaude, elle annonça direct qu'elle avait réunion à l'AIAT, que des officiers supérieurs  de l'armée de terre, le général, etc, l'attendaient. Le téléphone a fonctionné direct, les propos de Mélusine vérifiés, les gendarmes la laissèrent repartir après avoir conservé les éléments sous le coude. Arrivée sur le chantier, la secrétaire était attendue par ... Tout l'état major militaire, plus les chefs de Bouygues et de Bourgogne Travaux, l'entreprise dijonnaise qui construisait cette usine. Ils étaient tous là à attendre la secrétaire de chantier ! Remontée de bretelles par le colonel en présence du général, puis la réunion se déroula comme prévu. La sté Bourgogne Travaux, avait besoin des services de Mélusine, une Mélusine, qui, une fois de plus, avait réussi à se rendre indispensable. En fin de réunion les conducteurs de travaux manœuvrèrent tant et plus pour que Mélusine garde son permis, ils obtinrent que le colonel contacte son collègue de la gendarmerie pour étouffer l'affaire. Ce fut certainement laborieux à obtenir, 170 km/h, ça ne se trouve que sous le sabot de Mélusine ! Le soir, le grand chef du chantier vint voir Mélusine et lui dit "Vous m'avez couté une caisse de champagne !" . Pas gênée, Mélusine, dit, hé bien pour me faire pardonner, j'attends tous les responsables du chantier à manger demain soir, chez moi à Sainte Balise de Castrel. C'est ainsi que le lendemain soir, j'avais tout ce petit monde là à la maison, du vin du Jura fut sorti joyeusement des coffres des conducteurs de travaux....... La soirée fut longue ... Très longue !
Cette 505 connut elle aussi une fin exceptionnelle, sur un auto route du côté de Bordeaux, où Mélusine se fit torcher par un chauffard qui a débouché à près de 200 km/h derrière elle , l'accrochant alors qu'elle ralentissait en raison d'un bouchon, dans sa course le chauffard a accroché 5 ou 6 autres voitures pour terminer sa course 150m plus loin que le premier point de choc, au total une vingtaine de voitures impliquées. Ce fut l'épave, direct.
Puis toujours avec une 4L, en rentrant manger le midi, elle s'arrêta au milieu de la RN7 pour tourner à gauche, à ce moment en face venait une voiture et un petit camion, la voiture freina, clignota
pour tourner à droite, toujours est-il qu'elle surprit le camion qui suivait. Celui-ci fit un écart à gauche pour éviter la voiture qui freinait devant lui, et prit de face la 4L de  Mélusine au niveau du phare avant gauche, envoyant valser la voiture   dans le fossé, le capot  entra dans l'habitacle, et Mélusine eut un oeil avec les paupières découpées. Elle n'était pas en tort, sa voiture était à l'arrêt au ras de l'axe médian au moment où l'adversaire surpris s'est déporté sur la gauche. Malgré le constat évident, il en résultat une belle m. en justice et  pour Mélusine, entre le fonctionnement de la paupière et l'esthétique complètement foiré aux urgences pas moins de 5 opérations.

Les combines entre Mélusine,   Maggui-les-bons-tuyaux et Bébé (un petit retour en arrière).
Mélusine restait une grande manipulatrice, innocemment elle me concocta des rencontres galipettes, des embuscades que je sentis très bien venir. Nous avions des amis à Orléans, Maggui-les-bons-tuyaux et J-Lou que nous avions connus à la neige. Ils divorcèrent, quelques années  plus tard, après quelques années sans nouvelles, Maggui-les-bons-tuyaux, avait repris contact avec nous, elle venait parfois à Sainte Balise de Castrel. Un jour Mélusine me dit « Michel j’ai vendu une chambre à coucher Louis Philippe à Maggui-les-bons-tuyaux, il faudra lui livrer, il  faudrait aussi lui fabriquer des éléments de cuisine, le mieux serait qu’on aille prendre les cotes un mercredi de fermeture, tu les installerais lors de la livraison de la chambre » Pourquoi pas, c’était une vente comme une autre, je fis un prix d’ami, et basta. Un mercredi, jour de fermeture, nous prîmes la voiture pour aller manger le midi à Orléans, pendre les cotes, etc. Certainement que les deux complices avaient déjà tout programmé dans mon dos. Je mis en fabrication les éléments manquants, puis vint la livraison. Le jour convenu, le camion chargé la veille, j’arrivai de bonne heure pour faire la pose prévue, installer lit, armoire, sommier, matelas, chevets etc. A midi, Maggui-les-bons-tuyaux me servit un repas pantagruélique à base de piment, assaisonné à tout va, c’était à rire, comptaient-elle sur les effets du piment ? … Les éléments installés le matin, restait le montage de la chambre pour l’après midi… Je montai l’armoire, puis le lit, le  sommier, le matelas en place, que je vois-je apparaître, Maggui-les-bons-tuyaux, pantalon ouvert, laissant apparaître au dessus d’un string, son petit coussin d’amour brandit en avant comme une péripathéticienne l'aurait brandi dans un bordel. Elle me dit « on a trop mangé je ne tiens là plus dedans ». Je me trouvais en présence d’un véritable appel au viol !… Se payer sur la bête n’était ni mon genre, ni mes intérêts, j’avais besoin de mon argent, la galipette, ce sera une autre fois ! Je fis celui qui était aveugle et con, je me détournai et repris mon boulot….. Après avoir tourné quelques temps au tour de moi, toujours débraillée, elle reprit une tenue un peu plus décente, et des allures normales. Environ une heure plus tard, après m'être fait régler le montant de la chambre à coucher et des éléments de cuisine, je repartais pour Sainte Balise de Castrel. Ce retour du soir avait contrarié Mélusine, j’imagine qu'il n'était pas prévu du tout que je rentre le soir même et que de son côté elle avait prévu une soirée galipettes avec Coucou. Tu as raté ton coup Carabosse !
Pour moi c’était devenu clair, Mélusine voulait qu’on se sépare, une faute qui m’aurait été imputable aurait été la bienvenue, Mélusine avait du concocter ce cas de figure avec Maggui-les-bons-tuyaux,qui n'avait pas froid au cul, mais c'était raté !
Mélusine n’en resta pas là, elle travaillait au bureau d’une société  d’intérim,  elle côtoyait une fille qui était en séparation avec son mari, alcolo invétéré, tout le monde pouvait comprendre que cette fille avait besoin de changer la  chaufferette de son lit. Un jour Mélusine me dit « Bébé. qui travaille au bureau avec moi a un souci avec des meubles, son armoire est décalée, les portes ne ferment plus, elle en parle à son bonhomme, mais il s’en fout carrément, il est plus souvent au bistro qu’autre chose, pourrais-tu aller voir ça ? » On se mit d’accord pour que je m’y rende un soir après le travail. Lorsque j’arrivai, Bébé.  me sauta au cou, j’étais son sauveur… Je recalai son armoire, les portes purent enfin fermer. S’en suivit un apéro, quoi de plus naturel, mais apparut sur la banquette un savant croisement de jambes sans cesse alternées, laissant apparaître bien plus haut que les genoux, c’en était provoquant, je me demande même si elle portait une culotte... Bref, je n’ai pas vérifié, se taper la copine de ma femme, ça ne se fait pas, mon papa m’avait interdit. Après une paire de bises avec ses petits nénés  comme par hasard bien appuyés, sentant venir le piège, je fis l’âne insensible à ce toucher charnel. Puis je m’échappai rapidement, parfois c’est plus prudent, la suite me le confirma. Cette tentative, avec Bébé comme opératrice n’en resta pas là, peut-être un mois plus tard, la saison de chasse au gibier d’eau avait commencé. Généralement on terminait le soir par une passée au canard qui nous conduisait à la nuit sombre parfois vers 11 heures du soir.
Mélusine qui connaissait très bien ce type de chasse me dit, tu sais Bébé voudrait bien aller à la chasse, elle aimerait bien savoir comment ça se passe. Je refusai direct,  la fille était très belle certes, mais la ficelle était franchement trop grosse. Qui croirait qu’une sortie en nature, avec une belle nénette, jusqu’à 11 heures du soir pourrait rester sans dérapage ? Fallait-il que Mélusine ait à tout prix envie de me caser d’une part, et de me faire porter la responsabilité dans un divorce. La ficelle était trop grosse, une fois de plus je ne tombai pas dans le panneau, et je  compris qu’en aucun cas, je ne devais déraper sans prendre le risque de voir ce dérapage étalé devant un juge. Petits à petit la situation de l’entreprise se dégrada encore, les intrigues de Mélusine ne prenaient plus, ses galipettes avec Coucou et leurs prétextes devenaient lourds, elle ne pouvait plus les cacher, c’était maintenant officiel pour tout le monde, elle avait franchi la ligne rouge mais pas moi. Elle avait cherché à me piéger à trois reprises, et je n'étais pas tombé dans le panneau.
Si j’étais tombé dans un de ses pièges, j’aurais eu droit au divorce, un divorce prononcé bien évidemment à mes torts, basé sur le témoignage irréfutable de la copine avec qui j’aurais fauté. Maintenant le voile tombait, derrière l’intrigante Mélusine qui avait abusé de la fée Lation, une fée qui m’avait sucé des années, tout comme elle avait  sucé l’argent gagné, maintenant elle se révélait sous son vrai jour,  celui de la diabolique fée Carabosse. 
C'est aussi en cette période que je constatai que toutes les photos communes, tous les films super 8 communs avaient disparus, détruits, passés au feu de l'atelier. Seul restait l'album photo professionnel, de meubles, dont j'aurais constaté immédiatement la disparition. Un jour, par hasard, en bêchant le jardin, je découvris un objet vert de gris, laiton oxydé. Je grattai la terre et étonné, je  constatai qu'il s'agissait d'un brevet parachutiste militaire. Je le retournai, et continuai de gratter à l'emplacement où je savais que le numéro du titulaire était frappé. Je vis apparaître un numéro, je me dis tiens, ce n'est pas un fantoche, c'est un vrai brevet, je continuai à gratter et avec stupeur, je découvris que le numéro était..... le mien ! Il s'agissait bel et bien de mon brevet parachutiste personnel. Je fonçai à la maison, effectivement, avec colère je découvris qu'il n'était plus à sa place, mes insignes régimentaires étaient disparues, mes galons disparus également.  S'en suivit une explication houleuse avec une Mélusine qui jouait les étonnée. Elle jura avoir du les mettre à la poubelle par hasard en faisant du rangement, une  poubelle de bureau qui finissait dans l’incinérateur, et les cendres de l'incinérateur finissant à leur tour en engrais dans le jardin. Quel cheminement pour revenir à son propriétaire, et dans quel état ! Je l'ai décapé, remis en état, ressoudé des attaches, les soudures avaient fondu celles d'origine. Depuis il a perdu sa couleur étamée pour une couleur laiton.
Ce jour là, entre les photos d'une part, et les attributs militaires disparus, la mutation de Mélusine en fée Carabosse me devint évidente, il était confirmé que depuis 18 ans j'étais marié à une garce, la fée Lation n'était qu'une tromperie de grande envergure.
Sans le savoir, j’avais épousé ces trois fées, trois en une !
la fée Mélusine, fée d’apparat et pour endormir ma méfiance, la fée Lation pour faire gober les mensonges  et masquer la fée Carabosse qui usait des tentacules et ventouses pour me sucer, sucer le fruit de mon travail, tout en  restant prête à saisir les occasions charnelles, usant du fameux Syndrome Incluso Démolitif Actif (SIDA) hérité de sa grand-mère Farinette. Maintenant tout s'éclairait, la fée Carabosse, diabolique, maléfique, trompeuse, était à la manoeuvre, tirant les ficelles, dictant la conduite des deux autres fées pour arriver à ses fins, tout avoir, tout obtenir, j'étais sucé par la fée Carabosse.

Devant un tel constat, d'un commun accord, nous avons décidé de cesser l’activité de fabrication de meubles, il fut convenu que je terminais les commandes en cours pour vaquer chacun de notre côté, convenu également de ne rien toucher à l’actif, soit disant d’après Carabosse pour que Nic puisse en profiter. Dans un premier temps tout se passa normalement, chacun ne souhaitant pas de conflit.
Dans cette même période, le père de Mélusine Ro-S/Lavalise entra inexplicablement en scène, achetant des prés qui jouxtait la maison,  à destination de Nic qui se voyait déjà éleveur, des prés dans lesquels les chevaux ont périclité pendant des années, sans aucun rapport, Mélusine et Coucou, son julot, s’occupaient d'eux et, tout en payant les factures.

Anecdotes vécus au cours de cette période:
Un petit aperçu sur la vie politique française sous le régime mitterrantesque.
J'avais pour client l'ancien directeur des renseignements généraux de Glandvert, à la retraite depuis quelques mois. Le 1er mai 1993, il m'appela pour prendre des mesures pour que je lui fasse des rangements pour sa nombreuse "lecture". I
l devait être près de 18 heures, nous étions en train de prendre le café lorsque son téléphone sonna, il décrocha, et écouta, puis un échange eu lieu avec son correspondant, visiblement c'était une chose grave que lui apprenait son ancien adjoint. Il raccrocha, et en se tournant vers moi il me dit : "Bérégovoy vient de se flinguer, ces bourrins là viennent de me prévenir alors que je suis en retraite,  avant de prévenir leur nouveau chef, ça doit pas être le grand amour avec lui..."" Puis il passa un coup de téléphone à la préfecture pour tenter d'en savoir plus, c'était silence radio, ils n'en savaient pas plus eux non plus.
Bien des années plus tard, j'appris que deux coups de feu avaient été entendus par les kayakistes qui étaient tout près du lieu du drame. Bizarre quand même un suicide de deux balles. Entre temps, la presse se fit les choux gras de l'enquête exigée par la famille de Pierre Bérégovoy qui ne croyaient pas en ce suicide. L'affaire ne fut jamais élucidée, la version suicide semblait arranger le "pouvoir". Ce que l'on a sur : c'est que l'hélicoptère qui l'a conduit sur Paris, alors qu'il n'était pas encore mort , ne s'est posé qu'après avoir tourné deux heures au dessus de Paris, de toute évidence, ça correspond avec l'heure officielle de sa mort. Autrement dit , l'Elysée ne voulait plus qu'il vive. Je rencontrai quelques années plus tard une ancienne copine d'école primaire, qui m'annonça qu'elle avait été la secrétaire personnelle de Pierre Bérégovoy, qu'elle l'avait vu deux heures avant le drame, qu'il était" tout guilleret, sans souci particulier, et qu'il avait blagué avec nous, avant de partir à l'inauguration Kayak" à la fin de laquelle il se serait tiré deux balles.
Ce suicide fut suivi d'une comédie d'un Mitterrand dont l'entourage était devenu très meurtrifère ou suicidifère tels en prouvent les fins douteuse de François de Grossouvre le 7 avril 1994, puis la fin tout aussi douteuse de Charles Ernu, d'une crise cardiaque qui a arrangé beaucoup de monde au parti socialiste de l'époque. Lorsque l'on sait que Charles Ernu a émargé au KGB, cette fin ne nous interdit pas d'y voir là la suppression d'un espion russe qui en savait trop.
Sans oublier le suicide en 1982 de René Lucet, de deux balles également ...
Puis en 1983  l'exécution de Bernard Nut responsable de la DGSE, mouillée jusqu'au cou dans l'affaire du Rainbow Warrior commanditée par l'Elysée et Charles Ernu, une bande salopard qui n'a pas hésité à révéler au grand public la véritable identité des espions qui avaient été commandités pour cette affaire.

Aussi en 1997, l'accident de vélo inexpliqué de Jean Edern Allier, ennemi viscéral de la Mite, dont le domicile fut saccagé dans les mêmes moments.
 

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