Chapitre - 10 : Départ et emplois dans l'Yonne
Départ dans l'Yonne
Retour au sommaireAprès le
dépôt de bilan de PLI, je m'inscrivis à une formation
informatique diplômante de 1000 heures, soit une année
de stage, formation clôturée par un certificat de
formation de formateur en informatique / bureautique
pour entreprises. Sitôt inscrit, j'annonçai à Kiki que
d'autres inscriptions étaient encore possible. Elle
présenta sa candidature, et fut prise au même stage.
Pratique, notamment pour les déplacements, nous sommes
retournés ensemble "à l'école." Cette formation se
clôturait par une épreuve d'un mois en entreprise, où
nous devions développer rendre une thèse que nous
devions défendre devant un jury.
Ainsi, en fin de formation, je trouvai à Châtré sur
Loire un stage dans une société d'un groupe américain
que je connaissais pour avoir travaillé pour eux lorsque
j'étais chez Satnom. Eux aussi travaillaient le
stratifié, avec des clients importants, comme Airbus.
J'avais deux interlocuteurs dans la société, un des deux
patrons et un ingénieur qui faisait tourner toute la
production. La mission qui me fut confiée portait sur la
réorganisation de la chaine d'usinage dite "en amont".
Il s'agissait de toute la fabrication et l'usinage avant
montage, la partie "dite en aval" portait sur les
montages, préparations des kits d’équipements,
emballages, expéditions.
Le stage se déroula très bien, seule ombre au tableau,
je dérangeais. Beaucoup d'anciens techniciens,
dessinateurs, acheteurs, qui faisaient partie des murs
de cette société voyaient la mission qui m'était confiée
d'un mauvais œil, leur collaboration, bien qu'imposée
par la direction se fit en traînant les pieds, en gros
ils avaient peur d'une restructuration. Je réussis à
leur expliquer qu'il fallait évoluer en méthode, surtout
par le fichage des pièces, objectif éviter les séries
incomplètes à l'arrivée et supprimer les relances de
fabrication. Je proposai un suivi des pièces du début à
la fin via une machine code barre, codes barres
définissant tout, de la matière au dernier des usinage,
pour ce faire il faudra s'équiper dans ce sens, et
embaucher un programmeur apte à générer les codes
barres. Rappelons que c'était en 1994, à cette époque le
code barre était connu quotidiennement déjà dans le
commerce, mais aussi utilisé en production que
dans quelques usines, c’est le train que cette société
devait prendre pour rester concurrente. Suivant la
méthode Merise, je dressai l'état de l'existant, puis
développai les pistes, l'organigramme, la méthode de
mise en route, et l’équipement nécessaire à ce
lancement. Pendant cette période, l'ingénieur, un petit
jeune de 30 ans, hyperactif, qui avait en charge la
production me fut d'un grand secours, une source
d’informations fiables mais aussi un soutient face à
tous ceux qui tentaient de me mettre les bâtons dans les
roues.
Arrivé en fin de stage, une réunion eut lieu à 4
personnes, les deux directeurs, l'ingénieur et moi. Elle
fut houleuse, non pas face à mon travail , mais face à
la résistance d'un des deux directeurs, et pas des
moindres, le directeur financier, également le plus gros
actionnaire de cette société. En fin de réunion le
directeur qui était mon interlocuteur m'invita au
restaurant pour continuer la discussion, la discussion
technique nous fit sortir de table vers 16 heures. Je
fus prévenu que le projet ne serait certainement pas
voté du fait de l'obstruction du directeur financier.
Rejet qui me fut confirmé deux jours plus tard. Comptant
un peu sur ce projet pour obtenir une embauche, ce fut
la douche froide. Comme tous les autres stagiaires, je
devais défendre mon projet devant un jury composé
d’informaticiens, d'administratifs, et du directeur qui
fut mon interface dans l'entreprise. Bien que pour une
raison financière le projet n'ait pas été adopté, je
m'en sortis avec un 14/20. Une année s'était écoulée,
mais ça ne me donnait pas un emploi pour autant. L'an
dernier, soit en 2024, cette société est disparue suite
à la perte de ses plus gros clients, leur production ne
parvenant pas à répondre dans les délais impartis, avec
pour origine une certaine désorganisation interne. Cette
société, faute d'avoir pris en temps et heure le train
des réformes modernes devenues indispensables à la
production actuelle mécontenta de plus en plus ses
clients, qu'elle perdit petit à petit.
De son
côté Kiki avait suivi la même formation, elle se trouva
un stage à l'UD.. (domaine social), une association
départementale, où, suite à une escroquerie qui avait
mis en cause un directeur malhonnête, il avait été
décidé une refonte total du système informatique, avec,
évolution obligeait, la mise en réseau d'une importante
quantité de PC, dans différents services.
Elle effectua sa période dans cette association, fit
l'étude de répartition des responsabilité, des accès,
faire valider l'ensemble par la haute autorité, puis
elle installa tout le matériel et mettre physiquement en
réseau. Tout se passa bien, en fin de stage, elle dut se
contenter d' "un merci ..." de la part de cette
association, puis, elle défendit pour elle, son projet
mené à bien devant le même type de jury, et obtint son
diplôme avec la note de 13/20.
Suite à cette formation, elle fut prise dans un cabinet
comptable qui recherchait une secrétaire-comptable
"confirmée". Lors de sa paye, Kiki eu le plaisir de se
voir qualifier de comptable débutante, cela après plus
de 15 années de comptabilité. Elle continua son travail,
je développai pour Kiki, pour faciliter son
travail, un programme de gestion de la facturation pour
ce cabinet comptable, ce programme fut qualifié
d'efficace par l'experte comptable, patronne du cabinet,
je ne pense pas que Kiki ait reçu le moindre "merci".
Cette femme était un véritable tyran, elle harcelait la
jeune collègue de Kiki. Kiki la soutenant fut rapidement
mal vue, et ne fit pas de vieux os dans ce cabinet
comptable, entre temps, Mélusine, mon ex épouse devant
se faire opérer demanda à Kiki de la remplacer à son
travail pendant le temps nécessaire suite à une
opération des cervicales.
Dès ma fin
de stage je m'étais inscrit à l'APEC, un organisme sensé
proposer des emplois de cadres ou d'agents de maîtrise.
Aucun poste ne me fut proposé sinon sur Paris ou à
l'étranger comme par exemple un poste de responsable de
production dans une menuiserie spécialisée dans la
fabrication de menuiseries pour mosquées, située à
Djehdda en Arabie Saoudite. Régulièrement je consultais
les offres à l'ANPE. Il fut affiché une
offre pour un poste de moniteur d'atelier menuiserie
/charpente à l'AFPA. Je postulai, et fus convoqué à
Dijon où un zigoto qui n'avait de
toute évidence jamais mis les pieds dans un
atelier de menuiserie, me confronta à une séries
de questions qu'il lisait sur un document, à
chaque fois que je demandais des précisions, cet
individu était infichu de répondre. rapidement je
constatai que le recruteur était complètement à
côté de la plaque, et je lui fis savoir. Ce fut un
coup de gueule, où ce MONSIEUR ne voyait pas son
autorité ni sa qualification contestée par le
simple candidat que j'étais. Deux minutes
plus tard, je me dressai devant son bureau pour
lui déclarer :"Monsieur, vous êtes complètement
incompétent pour recruter un moniteur en
menuiserie, un métier que vous ne connaissez même
pas, vous m'avez fait faire 500 kms pour me lire
un questionnaire auquel, vous-même, n'êtes pas en mesure de répondre".
Je lui demandai de signer le document attestant de
ma présentation à cet entretien, puis je repris la
route de Crucivillage.
Entre temps, j'avais remarqué une annonce qui
revenait régulièrement, une proposition pour un
poste de technicien en second œuvre bâtiment avec
une préférence menuiserie, dans une société de
négoce, située dans l'Yonne. Quitter le Vert Pays
des Eaux Vives ne m'enchantait pas, cela
entraînait beaucoup de choses, à commencer par
trouver un logement, l'annonce était affichée
depuis des mois. Que ce poste ne soit pas pourvu
n'était pas forcément bon signe, soit la société
était trop dure dans le recrutement, soit il y
avait un autre souci, comme par exemple une
rémunération minable, je postulai quand même.
Surprise, je reçus quelques jours plus tard un
courrier me demandant de me mettre en rapport avec
un certain TP chef du service technique et du
marketing dans une société que je connaissais,
comme fournisseur en quincaillerie. Je l'appelai,
après une discussion assez longue, technique, avec
de l’autre bout du fil une personne que je sentais
cohérente au travers des questions et des
réponses. On convint d'une date et heure de
rencontre.
Le jour convenu, je rencontrai
TP, celui-ci me présenta l'entreprise, sa taille
me fit un peu peur, mais pourquoi pas ?
Apparemment mes qualifications et expériences
professionnelles lui convenaient, lorsque le
salaire fut abordé, vu les contraintes que cet
emploi présentait, j'avais prévu dans ma tête de
demander mon ancien salaire de PLI où j'étais
responsable de production, soit 12000 francs à
l'époque. A ma surprise, il accepta sans aucune
réticence. ??? On convint alors de mon embauche
rapide qui l'intéressait du fait d'un
agrandissement en cours et de la création d'un
centre de formation interne pour les VRP, et un
gros retard dans les dossier, TP voulait mon arrivée
rapidement. Cette surcharge dans son travail
n'était pas la seule raison, trois mois plus tard jeus connaissance d'une toute autre
raison, déterminante et qui venait s'imposer
à celles annoncées, notamment celle qui portait
sur mon âge : à 50 ans, j'étais un "sénior", qui
plus est l'entreprise bénéficiait d'une
exonération de charge patronale jusqu'à mon départ
à la retraite. (Petite parenthèse : Ce n'est
que lors du calcul de ma retraite que j'appris
que pour celle -ci, le cadeau d'exonération de
charge "non cotisées" par l'entreprise, n'était
pas un cadeau, puisqu'elles ne sont pas prises
en compte pour le calcul de la retraite : l'état
fait cadeau sous forme de prime ou de
subvention à l'entreprise, mais le retient à
l'employé sur son décompte cotisé, c'est
toujours ainsi aujourd'hui, mais personne
ne le dit, qui vous prévient ???? Des
millions de français se font baiser par l'état
dans leur calcul de retraite. L'état est le
premier voleur de France, ce n'est qu'un exemple
de plus. )
Fort de cette nouvelle embauche, je trouvai de
suite à louer un petit appartement à La
Roche St Sidonie, à 20 kms du Comptoir Saltusien.
Kiki était restée à Crucivillage pour continuer de
remplacer Mélusine jusqu'à ce que cette dernière
soit en état de reprendre son poste. Puis elle me
rejoignit définitivement à La Roche, pour chercher
un emploi sur place. Rapidement elle fut embauchée
chez Pompagraisse, un fabriquant de portique de lavage de
Joinzy. Dès la première année, nous avions
considéré que verser des loyers consistait à
flanquer de l'argent en l'air. En mai 1998 nous
avons signé un compromis pour l'achat d'une maison
située à égale distance de nos deux emplois,
sur la commune de Villefranche Saint Phalus,
commune où nous nous somme mariés un an plus tard,
le 2 juillet 1999.
Revenons à mon embauche dans cette
société.
Je pris pied dans ce nouvel emploi, 15 jours après mon entretient avec
TP, premier objectif : préparer l'exposition
Batimat, tout en prenant connaissance de la
gamme, forte de 60000 produits, à leurs
problèmes techniques, aux expertises des litiges,
etc.
Je découvris avec surprise que si l'entreprise
possédait à peu près 300 terminaux reliés à un
système central, la bureautique était absente,
tout devait être rédigé à la main, pour être
frappé par une secrétaire, pas belle, pas
gracieuse, mouchardant et fayotant auprès du chef
de service qui, bien sur apposait sa signature en
bas du travail du technicien. Cette situation lui
convenait, tout passait par lui, et il récupérait
à son actif tout le positif de notre travail. Un
vrai salopard récupérateur. Pour le service
technique, nous n'avions qu'un seul PC, pour
pouvoir consulter les fichiers de normes de
l'AFNOR, des normes ISO et des nouvelles normes
franco- européennes, installés par CD sur ce PC.
Le traitement des retours pour diverses raisons
faisait l'objet d'une expertise (rédigée à la
main), plus ou moins rapidement, consignant si ce
retour était un retour bidon de mauvais payeur, ou
lié à une mauvaise utilisation, entraînant un
rejet de remboursement ou d'échange, ou alors un
défaut produit, auquel il fallait déclencher un
échange. Je décidai de tenter de changer ces
méthodes, d'informatiser le système. Ce fut
le début d'une bagarre interne, TP, le chef du
service n'intervint pas, prêt à récupérer la
gloriole si le système marchait, c'est là qu'il
m'apparut comme un magnifique faux-cul, toujours
près à récupérer les lauriers du travail d'un
subordonné, mais sans se mouiller au cas où
l'affaire capoterait. J'avais aussi les bâtons
dans les roues de la part de Christophe, mon
collègue qui avait en charge le gros oeuvre, et
qui voyait déjà en moi un adversaire pour la
responsabilité du groupe technique, également la
résistance de la secrétaire qui revendiquait le
monopole du clavier. Je décidai de développer le
système chez moi, sur mon PC, rappelons
qu'internet n'existait pas, que le 56 K était
récent, ne permettant pas grand chose au niveau
transfert. Je travaillai donc sur disquettes.
C'est ainsi qu'à partir du seul PC du
service technique, que je pus faire la
démonstration qu'une journée de travail pouvait se
réduire à deux heures, à condition d’être équipé
de PC. On me répondait régulièrement qu'ils
n'avaient pas le financement, moi de rétorquer "
Lorsque vous faites des réunions de 40 ou 50
cadres au restaurant la "Côte Saint Jacques" à
Joinzy, à plus de 400 francs par tête de pipe,
vous trouvez bien le financement".
Ce n'est qu'un an après que je vis arriver des PC
et des imprimantes, il me fut même accordé une
partition sur un disque du gros système de
l'entreprise, pour permettre mes sauvegardes et
l'accès dans d'autres bureaux. C'était déjà une
victoire dont TP se glorifiait à tout va alors
qu'il n'avait jamais rien fait pour obtenir ce
matériel, ni le logiciel que j'avais créé de
toutes parts. C'était un parfait comédien, à
partir de cette date je l'appelai Ubu-roi, un
surnom qui s'étendit petit à petit dans la
société, que voulez-vous on s'amuse quand on peut
!
Ce système mis en place, lors du déballage des
retours, la personne qui déballait le matériel
retourné, créait sur un PC un "retour", avec un
numéro automatique , ensuite en tapant le code
client, le système allait chercher instantanément
les données du VRP, les données du client, et dès qu'on tapait son code produit, il allait chercher le libellé du
produit retourné et toutes ses caractéristique .
Quelques secondes suffisaient pour valider ce
"retour". Ensuite un de mes collègue ou moi-même,
reprenions ce "retour", simplement en saisissant
son numéro sur nos PC, pour l'analyser, le
traiter, avec ou sans expertise suivant les cas,
parfois, lorsque ce retour laissait apparaître un
défaut produit, toujours à partir de cette même
interface le technicien on pouvait
déclencher un contrôle des stocks, et tout ce qui
pouvait suivre dans la procédure magasin, mais
aussi envers le fournisseur, mais là ce
n'était plus notre affaire, mais celle de
l'acheteur qui était avisé du défaut sur le
produit par le système.
Le système fonctionnait au quotidien, et c'est
ainsi que je fus nommé chef de groupe, un poste
espéré par mon collègue Christophe, compétent
certes, sauf qu'une ombre au tableau le plombait
régulièrement : un égo très dérangeant. Cet égo
l'avait conduit à un différend avec Tino, le
technicien automobile, un excellent technicien,
très compétent, mais très musculaire, aux
réactions fracassantes. Christophe en avait fait
les frais. Se voyant déjà chef de groupe, il
donnait des ordres sans pour autant respecter les
autres, ainsi il entra en litige avec Tino, qui
lui colla un bloc de ciment chimique sur le crâne,
l'envoyant 8 jours à l’hôpital. Cet incident
qui m'avait été caché par TP lors de mon
recrutement, avait été malgré tout l'élément
décisif pour mon embauche, suite à cette bagarre
entre Tino et Christophe, TP qui se voyait
subitement avec deux techniciens en moins, qui
auraient très bien pu être licencié pour cette
bagarre, c’est aussi la principale raison pour
laquelle sans discuter, il avait accepté le
salaire que je demandais lors de notre premier
entretient.
En temps que chef de groupe, et fort de mon expérience
en conduite de travaux, j’héritai de la résolution des
litiges, pas seulement ceux afférents à la gamme de
produits qui m'était assignée, mais également des
litiges auxquels tous les techniciens étaient
confrontés.
Dès mon arrivée, je fus surpris de voir chaque jour des lasers en retour, tous donnant des projections fausses. Je me rendis rapidement compte que la bulle du niveau, ne s'accordait pas avec celle de son embase fixe, et cela de façon aléatoire, réglée un jour, redevenue fausse le lendemain. Mon diagnostic : le responsable était les différences de dilatations suivant les variations de températures ambiante , donc, non corrigeable, rédhibitoire .
C'est alors que j'eus l'idée de me
servis de la méthode utilisée pour le calage des
boussoles forestières, tout comme le calage des
affuts d'artillerie, et, démonstration à l'appui,
chaque utilisation suivant ce principe donnait des
résultats justes. Je décidai de neutraliser la
bulle qui induisait en erreur en la masquant avec
une gommette noire, pour n'utiliser que le bulle
située sur la partie rotative du laser. Ce fut
adopté, je fis une notice qu'on a joint à tous les
appareils, diffusée aux formateurs des VRP, ainsi
qu'aux 750 VRP de France. Sur le terrain, la
correction était devenue possible par les
VRP (pas trop cons), objectif, apporter une
solution, tout en proposant le nouveau laser à
calage entièrement automatique, mais d'un autre
tarif. La solution fit miracle à tous les niveaux
commerciaux.
Fort de cette avancée, Ubu-roi bombait le torse au long des couloirs, tirait profit de ces améliorations, mais tout le monde n'était pas dupe, beaucoup s'en amusaient, entraînant une généralisation de son surnom "Ubu-roi".
Quelques litiges juteux
Dameuse de piste d'Aragnouet
Il y eut beaucoup de litiges notables, comme la
dameuse de piste de la station de ski d'Aragnouet
dans les Pyrénées. Cette station voulait nous
faire payer la destruction d'une dameuse de piste
de 16 tonnes. En effet, hors saison, pour
l'entretien, il fallait déplacer sur route cette
dameuse pour la descendre dans un atelier 300m
plus bas. Pour ce faire, les mécaniciens
déposaient les palettes alu des chenilles, la
dameuse se retrouvait sans entraînement, sans
freinage. Ils avaient pour habitude, de l’atteler
avec une barre d'attelage à un tractopelle qui la
faisait descendre sur ses galets. Or un jour, un
petit malin, dit, on va faire simple, comme la
barre d'attelage n'est pas là, on va prendre une
sangle, vu qu'il y a de la pente, elle descendra
toute seule, en la retenant avec le tractopelle. Et c'est ainsi qu'une sangle de résistance
5 tonnes que nous leur avions vendue, se trouva
accroché à la déneigeuse, et passée au tour du godet
du tractopelle, aux arrêtes vives. L'ensemble se mit
en branle, le tractopelle poussant la déneigeuse de
16 tonnes, celle-ci prenant de la vitesse, le
tractopelle la freinait ou la stoppait dans son élan
en tendant la sangle, parfois sèchement, et sur les
arêtes du godet. Le total commença à descendre,
jusqu'au moment ou la sangle coupa, la dameuse
dévala la pente, arrivée au virage, elle continua
tout droit, dévala plusieurs centaines de mètres de
pente tout en prenant de la vitesse, pour couper la
route un lacet plus bas, traversant juste
devant un car plein d'enfants qui montaient à la
station, et terminer sa course disloquée au fond de
la vallée. Cette sangle était clairement marquée 5
tonnes couleur code bleu.
Ce jour la je me trouvai face à la mauvaise foi d'un
expert d'assurance, qui prétendait que la traction
ne représentait pas 5 tonnes, moi de lui répondre
que 16
tonnes en mouvement nécessitaient bien
encore plus pour les stopper, et que je lui laissais
le soin de faire le calcul, avec une vitesse
peut-être de 30 km/h au minimum.
Meubles en laque de Chine
Une autre fois, nous recevons un retour
de colle vinylique avec appel en garantie pour des
avaries survenues ... En Chine ! Le client,
fabriquant de meuble en laque de Chine avait
déclaré notre colle responsable de décollements
apparus lors du déballage des meubles, en Chine.
Je me rendis en région du Mans, dans l'usine qui fabriquait ces
meubles laqués, style chinois, qui étaient ensuite
expédiés par containers en Chine. Or ces meubles,
perdaient leur fonds, (le dessous des
meubles).
Avant de me rendre dans cette usine, j'avais
effectué des essais avec un échantillon de colle
retourné, aucune anomalie présente, pas de
décollements, que du défibrage à l'arrachage, un
arrachage effectué au dynatest, traction jusqu'à
la casse par arrachement des fibres, le joint de
colle ne lâchait pas. C'est alors, je pris
rendez vous avec l'entreprise et demandai au
VRP d'être présent, si possible avec son
responsable de région, c'était la procédure en cas
de litige "grave". Arrivé dans l'atelier, le
patron déboula furax, et me prit de haut, disant
qu'on leur vendait de la merde...
Je demande à voir les meubles en question, et que
vois-je, les dessous de meuble étaient simplement
collés par le dessous, à plat sur les traverses,
sans même une vis ou une agrafe, ne tenant que par
la colle. Je me retournai alors vers le patron
pour lui répondre dans la même teneur que
celle de son attaque : " C'est du travail de
cochon ! Sachez Monsieur, que la colle n'est pas
faite pour servir d’assemblage à elle seule, mais
que son rôle est seulement de renforcer un
assemblage, Or, aucune rainure, aucune feuillure,
aucune vis, même pas des agrafes, alors vu les
températures supportées par les meubles dans les
containers lors de leur trajet, il est normal qu'à
l'arrivée ce soit tout décollé "
-Oui, mais on a toujours fait comme ça !
-Ça m'étonnerait, car le souci serait apparu
depuis belle lurette, moi ce que je peux vous
dire, c'est que moi, chef d'atelier aucun meuble
construit de la sorte ne serait sorti de mon
atelier, et que dans le cas présent, votre chef
d'atelier mérite le pied au cul !
Le chef d'atelier qui était présent prit ma
remarque en pleine poire. Récemment embauché, il
avait été l'instigateur de cette méthode "facile",
il pâlit et partit, ne sachant que répondre.
Le patron ne se détendit pas pour autant, il
nous dit avant de partir à son tour,
-On se retrouvera au tribunal
-Hé bien il vous faudra trouver des arguments de
nature à contrer les règles de la
profession.
Pendant les quelques minutes qu'avaient duré cet échange, le représentant et son chef restèrent silencieux. Nous sommes partis et nous sommes allés manger vite fait car je devais faire le retour sur Saint Ju, ça nous a permis d'échanger sur ce souci, le représentant qui n'était pas du métier avait malgré tout très bien compris leur erreur. Il me dit, pour moi c'est un client à 50000 euros/mois que je dois considérer comme perdu. Puis on se quitta, il fut convenu qu'il me tiendrait au courant, puis je repartis pour le Comptoir Saltusien où je fis un compte rendu écrit à la direction commerciale. 15 jours passèrent, pas de nouvelles de cette affaire, j'appelai le VRP qui me répondit :
-Hé bien, j'ai fait comme d'habitude, je
suis repassé dans ma tournée normale, ils m'ont
passé leur commande habituelle, dont de la
colle... J'ai demandé au patron quelle
décision il avait pris sur le litige,
celui-ci me répondit : "Aucune", devant mon
interrogation il m'avoua : "Votre technicien a
complètement raison, je le savais bien avant sa
venue, c'était une initiative d'un nouveau chef
d'atelier, dont je vais me séparer, j'avoue qu'on
a tenté le coup, au cas où vous auriez fait jouer
une assurance". Moralité ce patron avait
osé, sans mon coup de gueule, il nous réclamait
pas moins de 60000 euros...
Litige avec Brisure.
Un jour, dans les retours, un litige portant sur
de la visserie "haute résistance", je tape le
numéro de retour sur mon clavier, et vois
apparaître tous les libellés : client, produit et
VRP. Surprise, le client était Brisure, un de
mes anciens patrons, avec qui pendant un CDD
d'un an j'avais vécu toutes les turpitudes
possibles. La retour était prétexté par "Livraison
de visserie haute résistance, visserie
refusée par la SOCOTEC. J'observe les boulons,
marquage, c'était effectivement du "haute
résistance" classe 12.9. Je demande à Didier de
faire un billage pour vérifier la dureté des
boulons (système Brinell): la dureté correspondait
bien à la norme. J'appelai le VRP, c'est ainsi je
fis la connaissance de celui qui tournait sur mon
département. Celui-ci m'expliqua l'affaire.
Sur le montage d'un hangar métallique réalisé par
Brisure, lors d'une inspection, l'inspecteur de la
SOCOTEC fut surpris de voir serrer de la
boulonnerie HR de 20mm à la clé à molette, alors
qu’un couple bien précis devait être appliqué lors
du serrage. Cela l'incité a observer les boîtes de
boulons. Il remarqua que ces boulons ne
correspondaient pas aux prescriptions du cahier
des charges qui imposait de la visserie HR, et que
les boulons posés n'appartenaient pas à cette
catégorie malgré le marquage des boîtes "haute
résistance", un marquage qui correspondait à une
dureté de 12.9, mais pas à la norme HR. (une
différence qui à mon avis relève de la
branlette de collégien, mais non conformité au
cahier des charges quand-même)
-Hé oui lui répondis-je, tu n'as pas
vendu la bonne boulonnerie, HR ne veut pas dire
haute résistance, l'appellation haute résistance
porte sur le la visserie boulonnerie classe 12.9,
alors que la visserie HR est également en acier
12.9, mais avec une traçabilité depuis la gueuse
d'acier jusqu’à sa mise en boite, malheureusement
pour ton client le prix n'est pas le même du tout.
Sais-tu que j'ai travaillé chez Brisure, et que
Michel Brisure est une vraie ordure ?
-Non je savais pas, mais c’est plus le vieux, mais
son fils, malheureusement il est un peu dépassé.
-Bon je vais l'appeler, en plus il a été au lycée
avec mon fils, on verra bien comment il va avaler
la couleuvre.
-On peut peut-être faire un geste
commercial, j'ai peur de perdre le client, car
regarde les chiffre, c'est un gros client pour
moi.
-OK, je vais voir, je regarde les chiffres, à peu
près 2000 euros / mois, ce n'est pas rien,
j'appellai Brisure (junior)
J'avais encore le numéro en tête, je me présente ,
"Comptoir Saltusien, service technique Michel
Rabolliot", s'en suivit un blanc, mon nom devait
lui dire quelque chose, je poursuvis:
-Mon nom doit vous dire quelque chose, il y a 8
ans, j'étais assis dans le premier bureau à
droite....
-Ah oui, votre nom me parle mieux, je me rappelle
de vous, Nic, c'est pas votre fils ?
-Oui, vous étiez au lycée ensemble. Je vous
appelle pour votre problème de boulonnerie, il n'y
a pas de problème de qualité, juste un mauvais
choix de boulonnerie, la boulonnerie HR qui prévue
a cahier des charges n'a rien à voir avec la
boulonnerie haute résistance qui vous a été
livrée, même si ça ressemble par les initiale,
c’est normé ainsi. Souci, le prix n'est pas le
même , au moins 50% de plus.
-Oui mais c'est ce que votre VRP nous a proposé.
-Oui, je comprends, on ne nie pas, on va vous
reprendre tout ce qu'on vous a livré, mais ce sera
pas le même tarif en HR.
-Mais ça fait pas mon affaire
-De toute façon c'est ce qui était prévu à votre
marché, vous aurez perdu du temps, il faudra
changer des boulons installés, et le faire à la
clé dynamométrique, sinon la SOCOTEC va vous
plomber, maintenant elle va tout vérifier...
-Je sais mais on va y laisser des plumes.
-Effectivement l'erreur a eu lieu au
chiffrage lors de l'appel d'offre.
Sans me dégonfler je lui répondis
-Mais je comprends bien, si vous aviez serré à la
clé dynamométrique plutôt que à la clé à molette,
le gars de la SOCOTEC n'y aurait vu que du bleu,
d'autant plus qu'en résistance pure la dureté est
la même, le HR, c'est aussi du 12.9, c'est juste
un luxe d'architecte, et rien d'autre, maintenant
la SOCOTEC a levé le lièvre, vous n'avez plus le
choix, il vous faut du HR, et serré à la clé
dynamométrique.
-Si je comprends bien, je suis le dos au mur, on
va encore trinquer.
-Bon écoutez, en souvenir des coups de gueule que
j'ai eu avec votre père, je vois avec la direction
commercial si on peut faire un geste, et je vous
rappelle.
-OK, merci d'avance.
En réalité, je prenais la décision seul pour ce
type de litige qui ne montait pas très haut en
réalité. Je regardai le compte client de Brisure,
le pourcentage de réduction qui lui était accordé,
calculai le surcout qui s'avéra important, je ne
me rappelle plus le montant. Je regardai également
si notre plus gros modèle de clé dynamométrique
qui mesurait plus de 1.2m de long, était apte à
répondre à la demande, ce fut le cas, je regardai
son cout, presque équivalent au surcout de la
visserie HR. Je rappelai Brisure de suite, lui
annonçant la douloureuse, puis pour le détendre,
je lui annonçai que j'avais obtenu un geste
commercial, et qu'on lui fournissait la clé
dynamométrique dont le prix compensait presque le
surcout en boulonnerie.
-Je vous remercie, je ne pensais pas m'en tirer aussi bien, problème, cette affaire nous colle du retard, il faudrait que cette clé nous parvienne en urgence.
-Ecoutez, je déclenche le départ
de la boulonnerie de suite, vous l'aurez demain ou après demain, quant à la clé, je vois avec le VRP
comment faire car elle ne sera dispo à Saint Ju
que après demain.
Sur ce j'appelle le VRP pour lui expliquer la
finalité, et le souci pour cette clé, ce devait
être un vendredi, je lui dis, écoute, je vais chez
la belle-mère après demain, c'est à 20 kms
de chez Brisure, je peux la déposer chez elle, je
te donne son adresse, ensuite tu te démerdes pour
lui livrer lundi première heure.
-Là c'est certain, tu me sauves un client, avec
qui je travaille pas mal.
Litige avec PEA
Une autre affaire de
collage, avec une société que je
connaissais bien, à 4 kms de chez moi, pour
laquelle j'avais fabriqué des panneaux
lorsque j'étais chez Satnom. Nous avions
reçu en retour une palette de bidons de
colle néoprène pistolable, déclarée
par le client comme défectueuse, cette colle
néoprène se décollait rapidement. J'ai
effectué des essais de collage, le plus
normalement du monde, tout tenait bien,
c'était inarrachable, immédiatement comme le
lendemain ou 8 jours après. J'ai observé au
microscope la couche de colle décollée, elle
présentait en surface des micro-bulles
blanche. Pour quelle raison ? J'avoue
que je serais tombé dans la panneau, si je
n'avais pas connu Jean- phi. un
électromécanicien qui faisait l'entretient
dans cette boîte. Je lui explique le souci
avec cette colle déclarée se décollant, et
grisâtre après décollement.
-Oh ça ne m'étonne guère quand on voit
comment certains travaillent lorsqu'ils sont
à la bourre.... Souvent ils activent
l'évaporation à la soufflette, effectivement
elle blanchit rapidement,
-OK, j'ai compris, blanche, mais en réalité
pas sèche du tout, il créent une rosée en
surface en raison de l'eau contenue
naturellement dans l'air, s'ils font
ça il faudrait souffler de l'air à au moins
60°. Je connais bien le souci, on l'avait
sur les plaqueuses de chant en continu, qui
utilisent la même colle. J'avais résolu le
problème en soufflant plaçant une buse d'air
chaud sitôt derrière les buses de pistolage,
le panneau était encollé, et immédiatement réchauffé, donc déshumidifié,
juste avant application du chant.
-C'est bien là le souci, on a pas d'air
chaud, de plus le condenseur
déshumidificateur du compresseur n'est
pas au top, et l'air est fortement chargé en
humidité.
Fort de cette information, je pris RV avec
cette société et le VRP du secteur,
Sébastien que je connaissais depuis le
litige avec Brisure, un de mes anciens
patrons. Le patron de PEA me reconnaissant
fut surpris de me voir arriver sous
l'étiquette du Comptoir Saltusien, à cet
instant il dut comprendre que connaissant
bien le métier, il allait falloir faire
attention aux arguments. Il me montra des
ensembles qui se décollaient, des galbes,
des parties plates, uniquement du collage à
la néoprène. J'inspectai tout, et lui fis
remarquer que la colle présentait une
coloration anormalement blanche que je
n'avais pas pu obtenir lors de mes essais.
Bien que sachant d'avance où je voulais en
venir je jouai la réflexion puis je fis part
de mon argumentation.
-C'est bizarre ce blanc, on dirait une sorte
de rosée, vos gars ne sècheraient pas la
colle à la soufflette ?
-Euh je ne pense pas, on surveille
régulièrement ce genre d'expéditifs. (donc,
lui aussi, connaissait le risque)
-Moi j'en suis quasiment certain car on a
grossi au microscope le film de colle des
échantillons, nous sommes bel et bien en
présence de rosée qui se génère au moment
d'une évaporation trop rapide des solvants.
-Ça va, j'ai compris, vous ne voulez pas
admettre que cette colle n'est pas bonne.
-Ecoutez, j'ai personnellement testé la
colle retournée le lot n'a pas subi de
froid, en raison de sa fabrication en mai,
et nous sommes en septembre de la même
année.
-Ça va, j'ai compris...
Fâché, il tourna le dos et rentra au bureau.
Après avoir discuté avec le VRP qui me dit
que ma version me semblait logique, surtout
du fait que parfois il y avait une grosse
pression dans l'atelier. Lui aussi me dit,
"je pense que j'ai perdu mon plus gros
client" ....Ce à quoi je lui demandai de me
tenir au courant.
Quelques temps plus tard je reçus un appel
téléphonique de Sébastien qui m'annonça être
repassé chez PEA, avoir pris ses commandes
habituelles comme si rien ne s'était passé.
Il me fit toutefois remarquer que lorsqu'il passait dans l'atelier, certains ouvriers, lui tiraient
une tronche anormale, à son avis, une
certaine "remontée de bretelles" avait du
avoir lieu dans l'atelier après mon
intervention.
Litige sur l'observatoire de la base de
Buthiers (45)
Cette fois, je me retrouvai
face aux experts nommés par le
tribunal administratif, je
tentai une démarche osée mais
qui marcha, évitant pas moins d'un
million de francs de pertes à mon
employeur. Normalement le tribunal
administratif ne juge que sur pièces,
aussi je passai outre et demandai de
pouvoir faire la démonstration du
mécanisme qui était à l'origine des
avaries survenues sur le plancher
extérieur de l'observatoire de la base
de Buthiers. Devant l'imbroglio des
affirmations des assureurs des deux
parties, le tribunal accepta que je
fasse cette démonstration devant les
experts. Je demandai qu'on m'amène un
paper-board et des feutres. Ainsi je
pus démonter croquis et calculs à
l'appui, que la qualité de notre
visserie n'était pas la cause de leur
rupture, mais une mauvaise mise en
oeuvre, qui ne tenait pas compte des
variations dimensionnelles des bois,
dues aux
variations
hygrométriques
alternées avec les
exposition solaires.
Cette erreur
avait entraîné la rupture de bon
nombre de vis, le client avait rajouté
des vis supplémentaires, avec pour
effet d'entraîner les fissurations des
lames. Il s'agissait de vis
auto-foreuse à pointe de foret, qui
faisait sa place dans le support, mais
aussi dans la lame, comprimée au
travers de la lame, avec aucun jeu de
nature à absorber les variations
dimensionnelles. Les experts, y
compris ceux de la partie adverse
convinrent de l'erreur, le tribunal
consigna les positions de chacun, et
se prononça dans les jours suivant.
Ainsi j'ai évité à notre société une
condamnation à la somme colossale que
pouvait représenter quatre cents
mètres carrés de plancher spécial
intempéries dont les lames en bois
exotiques s'étaient gondolées ou
fendues, non réutilisables pour la
plupart. Il fut retenu contre nous un
"défaut de conseil" grévé d'une somme
symbolique.
Suite à cette grosse affaire, comme
j'avais un entretient annuel, je tentai
d'argumenter de ces interventions juteuses pour
notre société afin d'obtenir une augmentation. Ce
fut rejeté, j'eus droit à une prime exceptionnelle
de 400 francs.
A partir de ce jour, je décidai de jouer
différemment. Entre temps, j'avais découvert un
énorme trafic (voir paragraphe suivant), qui
portant sur des millions de francs, de la
marchandise et outillage qui sortait
régulièrement, à la cadence d'un semi remorque par
mois, un trafic qui durait depuis des années,
alimentant un célèbre soldeur Lyonnais, avec la
complicité du responsable de la logistique et de
son épouse chef des magasins.
Sans pour autant cesser de faire mon travail. J'entrai en dissidence et décidai de dénoncer publiquement ce
scandale par le biais d'un pamphlet où chacun
pourrait se reconnaître sans preuve pour autant.
Ainsi est née en mémoire d'un célèbre journal
satyrique parisien du début des années 1900,
"La lanterne, comptes et légendes du Comptoir
saltusien". Dans cette feuille de choux, chaque
semaine, je bombardais sur tous les fax interne, y
compris ceux de la direction, une feuille
dénonçant toutes les magouilles de la semaine,
signant Rabolliot. En remontant les fax à partir de l'autocom de la
société, je fus rapidement connu comme
étant l'auteur de ce pamphlet. Il était très
intéressant, beaucoup attendaient la parution
suivante, oh pas spécialement volumineux, un
21X29.7 permettait d'en dire pas mal, les seuls à
ne pas se manifester étaient, comme par hasard les
mis en cause. J'arrosai la société de 70 numéros,
soit 70 semaines, avant que la gendarmerie se
manifeste.
Litige visserie boulonnerie : (et la
découverte du trafic aux invendus)
Notre visserie et boulonnerie
étaient normés, tant sur la qualité que sur la
traçabilité.
Une directive européenne interdit depuis
1982 la commercialisation sur le territoire
européen de boulons, écrous, et vis ne
correspondant pas à leur norme, tant sur la
qualité et la classe du métal, que sur le marquage
nécessaire au contrôle. Ce marquage lui aussi
répond à plusieurs normes, qui
s'appliquent pleinement. Aussi à partir de cette date de
1982, la responsabilité de ces obligations incombent à
celui qui met sur le marché, autrement dit le négociant
qui vend cette visserie à un professionnel. La mise en
place d'une telle loi, demanda du temps, et avec peu de
vérifications, sinon au travers des litiges.
Je crois que c'est en 1999 ou 2000 qu'une
anomalie de visserie mal normée est apparue sur la
fusée Ariane. Il s'en est suivi un branle-bas de
combat chez tous les fabricants et grossistes en
visserie boulonnerie, avec contrôle général. Le
Comptoir Saltusien faisait partie des entreprises qui
livraient de la visserie spéciale pour Ariane, il ne
fut pas épargné par les contrôles, mais nullement
impliqué, le fautif du retard de lancement de la fusée
était un de nos concurrents. Un gros OUF pour notre
direction.
Néanmoins cette affaire déclencha une
véritable tornade au service technique et dans nos
magasins. Ce la commença un lundi matin, où je trouvai
en arrivant, directement sur mon bureau, bien en
évidence, une lettre manuscrite du gérant revenus
spécialement d'Allemagne par avion pour
déclencher des vérifications des stocks. Cette lettre
visiblement adressée à moi, détaillait toutes les
mesures à prendre en urgence, notamment le contrôle de
la dureté des aciers de TOUTE notre
visserie/boulonnerie. Ubu-roi, mon supérieur trouva
lui également une missive de la main du gérant,
l'informant des ordres qui m'avaient été transmis en
urgence, dans cette missive, le gérant lui donnait
l'ordre de faire le nécessaire afin que le service
technique dispose des moyens nécessaires aux
contrôles, tant en matériel qu'en personnel, le gérant
lui annonçant avoir déjà fait le nécessaire pour
financer les achats de machines à biller. C'était
clair ! (Autrement dit, au lu de tout ça, on pouvait
considérer que le Grand Bibi (le gérant), avait le feu
aux fesses pour remuer la poussière ainsi le WE)
Dans un premier temps, Ubu-Roi organisa une réunion en
urgence avec toutes les personnes ou services
concernés. Il fallait que le magasin organise des
prélèvements dans chaque lot de visserie pour nous les
remettre afin que nous effectuions des billages sur 5
pièces par lot, ainsi le déterminait la norme de
contrôle, en cas de défaut, le lot devait être écarté.
Deux jours plus tard la première machine à pointe
diamant pour vérifier la dureté arriva. C'était
fastidieux, chaque pièce devait être polie, afin
qu'aucune crique de surface ne fausse la mesure, il
fallait également retirer le zinguage pour la visserie
zinguée pour piquer dans l'acier même, idem pour les
revêtements bichromatés.
Dans un premier temps tous les départs furent
contrôlés, puis ensuite les arrivages qui avaient mis
à l'écart en attente de contrôle. Les défectueux en
dureté comme en marquage, furent palettisés,
destination déchetterie. Cela se révéla être une
manne pour un soldeur qui revendait dans le dos de la
société, impliquant plusieurs responsables de chez
nous, dont Ubu-roi, Babar le resp. de la logistique,
et Jonas son épouse, responsable des magasins.
Puis nous reçûmes la seconde machine qui nous a permis
d'étendre les contrôles au stock existant, tout en
contrôlant les nouveaux arrivages.
Un contrôleur qualité fut recruté et formé par les
soins de Christophe et de moi-même, les contrôles
prirent leur vitesse de croisière pour durer plus de 6
mois. Ensuite ces contrôles restèrent pour toutes les
réceptions de visserie, soit environ 40 tonnes /
semaine. Les rebus enflaient, les palettes de
visserie et boulonnerie s'entassaient dans un coin du
grand magasin, le contrôleur flairant une
combine en tenait les comptes, à un moment donné les
rebus atteignirent la bagatelle de 78 palettes, puis
une nuit, ce fut chargé sur trois semi remorques. Nous
ne pûmes que constater ce départ le lendemain matin.
En parlant à Ubu-roi, celui-ci éluda la question, ce
n'était pas notre problème. C'est de là que le
contrôleur qualité et moi-même décidâmes de tenir à
l'oeil ces sorties de camions nocturnes, qui se
multipliaient à la fréquence de un par mois minimum,
destination, un soldeur lyonnais. Puis on (le
contrôleur et moi), s'arrangea pour que ce fut tracé
par la gendarmerie, certaines palettes se retrouvaient
dans le var, chez un soldeur de la famille de Jonas,
la responsable des magasins. Pire est apparu en
comptabilité que la société qui pratiquait les
enlèvement, facturait la destruction des produits
enlevés. En étendant la surveillance, il apparut que
tous les matériels pris en compte par les 700 VRP de
France , lorsqu'ils revenaient après des
démonstrations, prenaient la même direction, sous
palette filmées noir. Idem, les forets carbure, idem
les diamants, idem les cartons de silicone, ou
scellement chimique. Toute la gamme était écrémée
ainsi.
L'affaire vint aux oreilles du CE (nous nous sommes
chargés de cette fuite). Le CE fit ses vérifications,
son enquête, et emmena la direction en justice sur
plusieurs axes d'attaque, notamment une fraude fiscale
à la dévalorisation de stocks qu'ils avaient découvert
au cours de leurs investigations. En effet, chaque
année, le 31 décembre, un certain nombre de personnes
acquis à cette magouille passaient leurs nuits à
minorer les valeurs des produits avant inventaire,
pour les revaloriser quelques jours plus tard, juste
après avoir éditer les états annuels, faussement
chiffrés pour le bilan. Pendant cette période, la
facturation était bloquée, différée. Le CE fut
clairement déboutés sur tous les chefs d'accusations,
aucune vérification comptable ne fut ordonnée par le
tribunal. Ainsi étaient déboutés tous ceux qui
emmenaient cette société en justice, que ce soit sur
le plan commercial que aux prudhommes pour le
personnel.
C'est à partir de ce constat que je
décidai d'informer la totalité de la société de ce
qu'il se passait dans leur dos. Je le fis par la biais
du pamphlet, anonyme, mais suffisamment précis pour
que les acteurs soient reconnaissables, et sans aucune
preuve "La lanterne, contes et légendes du Comptoir
saltusien". C’est ainsi que je m'appelai "Grincheux,"
responsable de l'octroi au comptoir saltusien.
Chaque semaine, j'arrosais depuis mon domicile les
différents fax de la société d'une" nouvelle
hebdomadaire", où je diffusais toutes les magouilles
enregistrées dans la semaine, il y en avait pour tous,
ils se reconnaissaient à leurs propres magouilles
ainsi portées à la connaissance de tous.
En analysant les données de l'Autocom, je fus
rapidement connu comme l'expéditeur de cette feuille
de choux, mais cette affaire faisait peur à tout le
monde, même à moi, qui pensais qu'un "accident
pourrait bien m'arriver".....
La gendarmerie était au courant, la femme du chef de
la brigade était une collègue du bureau juste à côté,
on en parlait en douce, puis à l'apéro à la
gendarmerie. Souci essentiel de la gendarmerie, ils
n'étaient saisis d'aucune plainte pour agir sur la
route.
Puis un jour, je reçus un appel d'un
gendarme qui me convoquait à la gendarmerie.
J'étais officiellement accusé d'être
l'auteur de "La Lanterne". Je ne niai pas les
faits, Babar avait porté plainte contre moi
pour être l'auteur de La Lanterne, preuve à
l'appui les extraits de l'historique de l'Autocom.
La plainte était basée sur le fait que Babar se
reconnaissait "au travers les évocations du
pamphlet " ! Ma réponse au gendarme fut simple :
"Mais alors, s'il se reconnaît au travers des
faits, il reconnaît les faits, donc la véracité de
mes propos et le bien fondé de l'information que
La lanterne apportait au personnel, dont la
direction !"
Le gendarme consigna de suite cette
remarque, me disant, "Nous gendarmerie, nous
sommes entièrement d'accord avec vous, nous avons
vérifié la circulation des camions qui partaient
de nuit, mais pour l'instant nous n'avons pas de
plainte pour pouvoir intervenir." Le gendarme en
question était très bien au courant de ce trafic
qui avait été confirmé par la femme du chef de
brigade, collègue du marketing, un service qui
était également frappé par des disparitions de
matériel servant aux expositions, lors des retour
d' expositions. Tout ce matériel partait au
soldeur sans qu'on demande l'avis du service. Nous
en avions parlé X fois, notamment à l'apéro avec
son mari, le chef de la brigade. Babar pris à sa
propre plainte, l'affaire en resta là, je me mis
d'abord en maladie pour réfléchir, puis, de
retour à mon poste, je dus prendre quelques jours
pour les obsèques de ma mère.
A mon retour après l'enterrement de ma
mère, contrairement aux habitudes, tous mes
collèges étaient arrivés en avance, avant moi, ils m'attendaient dans le bureau,
d'habitude c'était l'inverse, ils trainaient plus ou moins avant de
prendre leur poste. Surpris par leur présence
matinale, je fis le tour du bureau avec ma
poignée de main habituelle, puis, lorsque je me
retournai vers mon bureau, je m'aperçus que
celui-ci était couvert de post-it. Surpris
je regardai les collègues tous muets, ils
attendaient ma réaction. Je regardai cet étalage
plus en détail, tous les post-it
concernaient des dossiers de litige, avec
des mentions du genre "où en est ce dossier", etc,
etc, etc. A cet instant je compris pourquoi mes
collègues étaient en avance : pour voir quelle
serait ma réaction devant cet outrage, car c'était
vraiment un outrage, profiter de mon absence lors
de l'enterrement de ma mère pour fouiner
dans mes dossiers n'avait été du goût de personne,
de tous ceux qui avaient pu pénétrer au technique
pendant les 3 jours d'absence et constater cet
étalage, effectué en profitant de mon
absence en raison de ce décès, tous avaient
été choqués par une telle bassesse. Je ne sais pas
si l'auteur de cet affront, Ubu-roi était fier de
lui, ou alors plus grave, s'il en était
inconscient ? Je fis d'abord un petit tas des
post-it, et remis un peu d'ordre sur le bureau,
puis je repris les post-it un à un, mentionnant sur chacun "la réponse est
dans le dossier". Bizarrement, de toute la matinée
Ubu-roi ne passa pas dans nos bureaux... Arriva
midi et le repas, j'attendis que Ubu-roi et sa
cour soit parti manger pour aller étaler sur son bureau tous ses post-it avec mes annotations
en réponse à chacun d'eux. Rien en se passa de
l'après midi, il vint seulement me dire bonjour le
lendemain matin, comme si rien ne s'était passé,
aussi faux-cul que lui, je répondis à son bonjour
comme d'habitude, je lui en préparais une à ma
façon. Je savais très bien que cette manœuvre pour
me dégouter avait été décidée conjointement avec
Babar, en réponse à mes investigations sur le
trafic de matériel volé, dans lequel Ubu-roi était
en bonne place.
Entre temps j'avais constaté que mes dossiers
personnel avaient été consultés depuis son PC. Sur
le serveur, tout est traçable, je me le fis
confirmer par Arnaud, un des informaticiens.
Personnellement je n'avais rien à cacher, mais le
principe m’exécrait au plus haut point. Ubu-roi
avait joué avec un outil que je connaissais mieux
que lui, et j'allai lui faire savoir, moi aussi
façon faux-cul. Le lendemain, ne voulant pas
intervenir dans son bureau pendant la coupure de
midi, je surveillai Ubu-roi. A un moment il prit
sa voiture pour quitter la société. Aussi sec je
fonçai dans son bureau, où son PC n'était jamais
éteint, J'accédai à son répertoire personnel, et
lui installai un mot de passe sur son propre
répertoire, et croyez-moi, il était
retaillé! Le blocage de dossier par des mots de
passe était interdite par la direction
informatique. Néanmoins il ne pourrait plus
utiliser sa propre partition. J'en soufflai un mot
à Arnaud le petit informaticien qui éclata de
rire, me disant, "pas mal, installer un mot de
passa à partir de son PC, il fallait y penser."
-Mais dis moi Arnaud, on peut savoir qui a fait le
coup ?
-Tout désigne Ubu-roi puisque c'est fait de son
PC. Oh certes on pourra lui débloquer, mais on va
prendre notre temps, tu sais, quand il demandera
on sera très débordé là haut .... Après les
saloperies qu'il t'a faites, franchement
c'est pas volé, bravo. A partir de ces faits je
compris qu'il fallait prévoir mon retour au Vert
Pays des Eaux vives, je pouvais faire valoir mes
droits à une pré-retraite, alors pourquoi se
battre au quotidien pour des gens qui n'en étaient
pas reconnaissants.
Un autre technicien n'appréciait pas du tout cette situation, Tino, qui régulièrement s'en ouvrait à moi. Il voulait quitter l'entreprise, se mettre à son compte, ouvrir son garage, sachant que tôt ou tard il ficherait soin poing sur la g. d'Ubu-roi, je l'y encourageait vivement. Quelques temps plus tard il remit sa démission, comme promis je l'aidai dans ses démarches administratives, et lui développai un programme de facturation et de comptabilité.
Quelques bonnes rigolades au sain
du groupe technique .
Si dans tous les bureaux il en était un d'où
s'échappaient régulièrement des éclats de rire,
c'était bien le nôtre, j'étais chef de groupe, et
je comptais bien que tout se passe dans la bonne
humeur. Si Christophe, Thierry, et Tino avaient
des caractères difficiles à manœuvrer, la dérive
rigolade a évité bien des conflits, et je ne m'en
suis pas privé. Par exemple :
Nous vendions du papier hygiénique en
rouleaux, pour les entreprises, les chantiers,
rien d'anormal, tout allait bien, sauf qu'un jour,
arrive une réclamation, prétendant que notre "PQ"
n'avait pas les 50 mètres prévus dans chaque
rouleau. Qu'à cela ne tienne, je dis à Thierry, va
chercher du PQ en magasin, et mesure la longueur.
-????? C'est quoi ça ?
-Une réclamation, alors on vérifie
-OK, je vais mesurer du PQ, grande promotion !
Près d'une demie heure plus tard, je vois arriver
Thierry, me disant, exact, il manque 5 mètre sur
un rouleau, viens voir.
Je le suis, j'arrive dans le couloir, et que
vois-je, du PQ déroulé dans le grand couloir, un
décamètre à côté déroulé à côté, c'était réel,
confirmé. Du monde passe, et étonné s'arrête
devant ce ruban de PQ, ça discute, ça rigole, etc,
etc, et moi de dire, effectivement, ils nous
carottent de 10%, J"appelle Joël le chef produit,
et lui fais constater. Il part dans son rire connu
pour être discret, qui résonne, puis du monde sort
de toutes les portes, en contemplation sur un
rouleau de PQ. Au bout d'un moment, je dis à
Didier, vire moi ça, on va traiter la réclamation.
On convient avec Joël que je lui transmets une
réclamation en bonne et due forme, il me répond :
"une réclamation pour du PQ, ça fait chier !" On
en rigole. puis Joël va dans son bureau, appelle
le fournisseurs, s'accroche avec lui, et décide,
de lancer une recherche d'autres fournisseurs,
procédure normale.
Arrivent dans les jours suivant des échantillons
de PQ d'au moins 8 ou 10 fabricants de France et
de l'étranger, livrés à mon bureau pour test et
vérification. Tester, on s'en est passé, (on a pas
regardé si les doigts passaient au travers....,)
mais vérifier les longueur, ce fut le gros de la
mission et du rapport comparatif écrit que je
devais fournir à l'acheteur, ainsi qu'à sa
direction, c'était la procédure. Je dis à Didier,
tu vois les cartons là bas, ils sont pour toi, un
rouleau par modèle et par marque à mesurer ....
-Font chier
-Bin oui c'est fait pour ça !
Rigolades au travers du bureau, et Didier s'en va
avec ses cartons.
Une heure après, le grand couloir était pavoisé de
bandes de de PQ sur 50 mètres, scorchés au sol à
chaque extrémité. C'était pire qu'au tiercé,
difficile à départager, il y avait des marques, et
pas des moins connues pour lesquelles ils manquait
parfois jusqu'à 10m en longueur,
marques écartées d'office, tout cela sous les
regards amusés des autres bureaux, même la
direction contemplait amusée depuis l'étage. Après
tout, nous faisions noter boulot. Joël, l'acheteur
était de la partie, donnant de ses rires
habituels, une vraie pantalonnade. Sur ce que
voyons-nous arriver, descendu de l'étage, le grand
Bibi, le gérant, grand par la taille, grand
également par son couperet à faire tomber les
têtes. Je lui explique la réclamation à l'origine
de ce tintouin. et me dit :
-Mesurer du PQ, on aura tout vu.
-J'admets, mais un client l'a fait avant nous !
-Rouleau trop court, et on s'emmerde si je
comprends bien.
-Je ne vous le fais pas dire. Hilarité générale,
puis tout le monde a repris son activité, Bibi
n'aurait pas supporté longtemps les spectateurs.
Au final, on a changé de fournisseur, et retenu la
leçon.
L'imprimante d'Ubu-roi
A une époque j'avais obtenu après moult
négociations avec Ubu-roi, l’équipement de 5 PC et
5 imprimantes laser pour le groupe technique,
lorsque les imprimantes arrivèrent il y en avait
6, dont une pour lui. Or celle qui travaillait le
plus était la mienne, elle éditait chaque jour
tous les documents relatifs aux retours et aux
litiges. Tout allait bien, et, un jour la mienne
tomba en panne, j'appelai les informaticiens, le
verdict tomba : elle était HS. Je demandai de
suite son remplacement. Dans l'attente je
basculais mes impression sur celles de Christophe
via le réseau. Mais c'était lourd, plus long, je
décidai de relancer Ubu-roi, un véritable
harcèlement qui restait sans effet. Un midi,
pendant qu'il était au restaurant de l'entreprise,
je décidai de lui piquer son imprimante. Or, au
dernier moment, je vis une éraflure sur son capot,
je démontai les deux capots avec pas mal de
difficultés, mais, je finis par les intervertir.
Puis je réinstallai la sienne chez moi, et celle
en panne sur son bureau. Le lendemain,
Ubu-roi arrive tout affolé dans mon bureau, me
disant, "mon imprimante ne marche plus non plus.
Je vais en demander deux... " Trois jours
plus tard, deux imprimantes neuves nous étaient
livrées, la mienne, soit l’ancienne d'Ubu-roi, en
parfait état puisqu'elle n'avait jamais vraiment
travaillé partit à la destruction, seuls
Christophe et moi étaient au courant de la
supercherie. Moralité, avec les cons, il faut être
plus cons qu'eux, une formule qui a fait maintes
fois ses preuves.
Depuis l'achat en 1998 de
la maison de Villefranche Saint Phalus, j'avais
entrepris la rénovation totale de cette maison, un
plein pied, cave en dessous, un garage pour deux
voitures, et une cour fermée que j'avais
carrelé. La rénovation fut terminée deux ans
avant mon retour dans le 58 à Crucivillage, en
pré-retraite, en 2005. J'avais changé toutes les
menuiseries extérieur, la porte de garage, doublé
toutes les cloisons intérieures, refait
l'intégralité de l'électricité, et du chauffage,
fait une cuisine, tout repapiété et repeint. La
plus value me fut taxée sur la base de 8/10ièmes,
ne l'ayant habitée que 8 ans.
Après les incidents avec Ubu-roi, un arrêt maladie que je fis durer, je décidai de rentrer au Vert Pays des Eaux vives, à Crucivillage, et d'attendre que cette société me vire. Or le cadavre dans le placard était tellement encombrant que je fus payé deux ans chez moi, personne n'osant sauter le pas et me virer. puis un jour je reçus un appel téléphonique d'Angine Ronchon, DRH par intérim, que je connaissais bien, et avec qui j'avais travaillé sur les llitiges. Celle-ci ma parla franchement, on évoqua ma situation, dont il faudra bien sortir un jour. Elle me demanda si je voulais bien venir la voir pour en discuter. Nous prîmes rendez-vous, et nous nous rencontrâmes dans son bureau. Elle aussi avait fait le calcul de mes annuités.... Ainsi elle me proposa une mise en pré-retraite, porte de sortie que je pris sans hésité. Après avoir bien discuté, nous nous sommes quitté, et je reçus rapidement les documents relatifs à mon départ de cette société, tête haute, créant un "Ouf bon débarras" pour les trafiquants que j'avais mis au grand jour.
J'appris peu de temps plus tard que Babar avait viré sa femme de la société, puis plus tard j'appris son décès, seul subsistait du système Ubu-roi qui termina tout tranquillement sa carrière 18 ans plus tard par son départ à la retraite sans jamais avoir été inquiété malgré tout le matériel détourné, et renégocié dans le circuit des ferrailleurs Lyonnais, avec la bénédiction de la haute direction de la holding, en Allemagne.
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